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6.000 emplois condamnés dans les mines d'État du Botswana

19 octobre, 2016Plus de six mille mineurs vont perdre leur emploi le 31 octobre au Botswana, à la suite de la décision de mettre la compagnie minière d'État BCL Limited en liquidation volontaire.

Le 7 octobre, le gouvernement du Botswana a annoncé la fermeture avec effet immédiat de son plus grand producteur de cuivre et de nickel, BCL Limited. Cette société, qui a été mise en liquidation provisoire le 9 octobre, est propriétaire de la mine de cuivre BCL de Selebi Phikwe et de la mine de nickel Tati de Francistown.

Selon notre affilié, le Botswana Mine Workers Union (BMWU), les travailleurs sont effondrés et ne peuvent croire à l'annonce de ces fermetures, tombée sans avertissement.

D'après les dernières informations, tous les 5.500 travailleurs de la mine BCL et 700 à la mine Tati verront leurs contrats résiliés à la fin du mois. Ces chiffres n'incluent pas les travailleurs de sous-traitants de BCL qu'on estime à un millier. Certains seront réembauchés par le liquidateur pour surveiller et entretenir les mines jusqu'en février 2017.

"Cette situation est extrêmement injuste pour les travailleurs. Nous avons un accord de licenciement mais le liquidateur refuse de l'honorer. Il estime qu'il ne s'agit pas d'un accord contractuel pour les actionnaires et ne veut payer que le strict minimum. Depuis qu'il a été désigné, nous n'avons jamais pu le rencontrer," déclare Jack Tlhagale, le Président du BMWU. "Nous ne pensons pas que la fermeture des mines soit justifiée; elles devraient être rouvertes."

IndustriALL Global Union a écrit au Vice-président du Botswana, M. Mokgweetsi Masisi, pour demander au gouvernement de revenir sur sa décision de fermer les mines et de nouer le dialogue avec le BMWU.

Selon le BMWU, les affirmations du gouvernement suivant lesquelles il n'a cessé d'injecter de l'argent frais dans BCL sont fausses, la dernière fois qu'il l'a fait était en 2003. Pour le syndicat, BCL peut être rentable si elle est bien gérée et le gouvernement aurait aussi dû constituer des provisions financières pour faire face aux fluctuations normales des cours des matières premières qui devraient remonter en 2018.

Entretemps, le gouvernement n'a fait montre d'aucune décence dans ces licenciements : "Les travailleurs doivent être réinstallés," dit Jack Tlhagale. "Ils vivent dans des logements d'entreprise et n'ont nulle part où aller."

Le BMWU ajoute que le gouvernement n'a pas expliqué ce qu'il adviendra des travailleurs qui suivent un traitement antirétroviral ou font l'objet d'un autre suivi médical; il n'a pas non plus précisé ce qu'il en sera des enfants de mineurs dont la scolarité est subventionnée par l'entreprise.

Le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré : "Cette décision irréfléchie de fermer les mines et de supprimer des milliers d'emplois est une catastrophe pour les mineurs et leurs familles. Le gouvernement doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour revenir sur cette décision, sauver les emplois et reconstruire l'industrie minière au Botswana. Il ne peut se permettre de jouer avec les vies de travailleurs et de leurs familles. Ils méritent au minimum d'être traités avec respect et dignité."

Le 11 octobre, la mine BCL s'est retirée d'une opération de 337 millions $ avec le russe Norilsk Nickel Africa pour acquérir sa participation de 50 pour cent dans la mine de nickel de Nkomati, en Afrique du Sud. Pour certains observateurs, le but de la mise en liquidation provisoire de BCL est de la protéger de ses créanciers, notamment après l'échec du rachat de Nkomati.