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L'Espagne prête pour la grève générale du 29 mars contre une législation du travail draconienne

21 mars, 2012

Les deux confédérations syndicales espagnoles, Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO) et Unión General de Trabajadores (UGT), ont appelé ensemble à une grève de 24 heures le 29 mars en réaction à la réforme de la législation du travail déjà mise en application par un décret-loi du Conseil des ministres du 10 février en attente de validation par le parlement.

Le 9 mars, les exécutifs des CCOO et de l'UGT, réunis pour la première fois de leur histoire, se sont prononcés pour la grève après le refus du Parti populaire au pouvoir de négocier une trentaine d'amendements à une législation du travail draconienne proposés par les deux confédérations.

L'appel à la grève, que le Secrétaire général des CCOO, Ignacio Fernández Toxo, et le Secrétaire général de l'UGT, Cándido Méndez, ont qualifié de '"juste, inévitable et nécessaire", est aussi dirigé contre les mesures d'austérité que devrait mettre en place le Premier ministre Mariano Rajoy.

  

Le 30 mars, le gouvernement doit publier son budget 2012 qui comporte des réductions des dépenses publiques sans précédent de 35 milliards € recommandées par l'Union européenne.

Mais ce sont les réformes antisociales du code du travail qui sont à l'origine de la grève générale qui a été précédée de trois journées d'action, dont la dernière le 11 mars. Les confédérations qualifient ces réformes de plus grande attaque conte la législation du travail commise pendant la période démocratique post-fasciste en Espagne.

Concrètement, cette législation affaiblit la négociation collective à l'échelon national et régional en donnant la préséance aux conventions d'entreprise; elle permet aux employeurs de réduire unilatéralement les salaires pour des raisons de compétitivité et de productivité et donne aux patrons toute latitude pour modifier unilatéralement les horaires et les conditions de travail.

Elle donne aux employeurs la possibilité d'utiliser des contrats d'"expérience professionnelle" en vertu desquels ils peuvent licencier les travailleurs qu'ils emploient depuis moins d'un an sans indemnités. Elle réduit aussi les prestations de chômage, facilite les licenciements collectifs et favorise d'autres formes de travail précaire.

Cette grève générale sera la deuxième en Espagne depuis le début de la crise financière, en 2008. La première avait eu lieu en 2010. Ce sera aussi la sixième grève générale de la période démocratique en Espagne.