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Impasse entre le syndicat et les forces fédérales dans une mine mexicaine

26 mars, 2010Intervention du mouvement syndical international alors que la tension reste forte à la mine de Cananea au Mexique où 1.300 mineurs ont occupé une mine de cuivre de Grupo Mexico pour défendre leur droit de grève pour la santé et la sécurité au travail.

MEXIQUE: Des membres du syndicat national des mineurs et des métallurgistes du Mexique (SNTMMSRM) en grève à la mine de cuivre de Cananea dans l'État de Sonora au Mexique, ont bloqué la route fédérale entre Cananea et Agua Prieta, le 16 et le 17 mars, pour exiger que le gouvernement intervienne pour aider à négocier un règlement pacifique.

Les mineurs sont en grève depuis juillet 2007 en raison d'infractions massives aux conditions de santé et de sécurité dans la mine notoirement dangereuse appartenant à Grupo Mexico.

À la suite de la décision prise le 11 février par le tribunal fédéral d'autoriser Grupo Mexico à licencier les grévistes et à résilier leur contrat de travail, éliminant ainsi de manière effective le droit de grève au Mexique, 1.200 travailleurs environ ont occupé la mine. Le gouvernement mexicain a menacé de recourir à la force armée pour prendre le contrôle de Cananea, l'une des plus grandes mines de Grupo Mexico. Selon des informations venues du Mexique, des épouses et des enfants participeraient également à l'occupation.

L'annonce de la décision du tribunal et l'impasse qui a suivi ont déclenché une action internationale du mouvement syndical mondial. La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie et des membres de United Steelworkers (USW) ont rejoint les membres du SNTMMSRM à la mine dans les jours qui ont suivi l'occupation initiale et l'escalade des tensions.

La FIOM a lancé un appel à l'action, et les affiliés d'Indonésie au Brésil et d'Europe en Afrique ont contacté leurs ambassades respectives pour exhorter le gouvernement mexicain à retirer ses troupes en armes de la mine et rechercher une solution pacifique à la lutte. Pendant ce temps, les affiliés ont également adressé des appels urgents à la Commission interaméricaine des droits de l'homme, basée à Washington DC, pour lui demander de procéder immédiatement à des mesures de précaution pour bloquer l'enlèvement par la force des membres du syndicat de la mine et pour empêcher l'occupation de la mine par les forces armées mexicaines. Malheureusement, ces demandes n'ont pas été satisfaites.

Le SNTMMSRM a présenté une plainte à la Commission avec documents à l'appui sur les infractions aux droits de la personne et les cas de harcèlement politique du gouvernement mexicain et de Grupo Mexico envers des membres du syndicat. En janvier 2009, des représentants de la FIOM, de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), de United Auto Workers (UAW), de l'USW, d'AFL-CIO, et de la Confédération syndicale des Amériques (TUCA-CSI) ont rencontré des membres de la Commission en leur demandant instamment d'entreprendre une action immédiate au sujet de la plainte présentée par le SNTMMSRM.

Récemment, la CSI a publié un communiqué dans lequel elle attaque le gouvernement mexicain pour ne pas avoir fait respecter les droits de la personne et les droits syndicaux reconnus dans le monde entier, et demande au Président Calderon de retirer ses troupes de Cananea et d'aider à parvenir à une solution pacifique.

L'ingérence du gouvernement dans les affaires syndicales et les abus flagrants aux droits syndicaux à l'encontre des membres du SNTMMSRM sont l'objet d'une plainte en cours à l'Organisation internationale du Travail, présentée par la FIOM en mars 2006. Ce mois-ci, des membres du Comité de la liberté syndicale ont examiné la plainte et le Comité publiera ses conclusions très prochainement.

Pour se joindre aux efforts engagés pour soutenir les mineurs de Cananea et leurs familles, cliquer ici.