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Les droits du travail mis à mal chez SONASID/ArcelorMittal au Maroc

28 mai, 2010Les délégués syndicaux de SONASID/ArcelorMittal exigent le respect de la législation du travail et de l'Accord mondial sur la santé et la sécurité sur les sites marocains.

MAROC: Une mission de vérification de la FIOM a rencontré le 19 mai 2010 des délégués syndicaux de sites de production de SONASID/ArcelorMittal à Nador et Jorf Lasraf. Les représentants des travailleurs ont réaffirmé leur mécontentement au sujet des infractions continuelles de la direction marocaine aux dispositions du Code de Travail concernant la négociation collective et la représentation, et se plaignent du refus de la direction d'engager un dialogue constructif, ce qui est une source de tensions croissantes chez les travailleurs.

Tout en reconnaissant que des améliorations importantes ont eu lieu dans les normes de santé et de sécurité avec le développement d'une culture de la sécurité depuis la venue d'ArcelorMittal, les délégués syndicaux ont fait état de renseignements très inquiétants qui ont attiré l'attention de la FIOM. La direction marocaine, sans doute dans un effort pour respecter les objectifs fixés pour les accidents du travail, exercerait des pressions de toute sorte sur les victimes d'un accident du travail dans le but de cacher des accidents. Des cas sont signalés où des travailleurs subissent des pressions psychologiques et sont menacés de perdre des primes ou autres avantages et des possibilités de carrière pour les convaincre de ne pas déclarer un accident.

Il en est de même du mécontentement concernant l'application insuffisante de l'Accord mondial sur la santé et la sécurité au travail (Global Health & Safety Agreement). Il a même été indiqué que ses dispositions semblaient être respectées que pour la façade, alors que les mesures correctives convenues comme étant indispensables par le Comité de santé et de sécurité ne sont pas réellement mises en œuvre avec un report sans fin des délais à respecter.

Tout en n'étant pas actionnaire majoritaire, ArcelorMittal est visiblement considéré comme étant de loin le protagoniste le plus influent dans les choix opérés par la direction de SONASID. Les délégués syndicaux ont montré un étonnement et une surprise par le manque apparent d'intérêt de la direction internationale d'ArcelorMittal pour un tel comportement de son partenaire marocain. Contrairement à une tradition de relations industrielles constructives, le style de direction mis en place ces dernières années par SONASID témoigne d'une absence  totale de respect de la législation du pays et contredit les principes fondamentaux affichés par ArcelorMittal en matière de ressources humaines.

Les délégués syndicaux ont demandé à la FIOM d'appuyer leur demande pour la venue d'une mission d'enquête du comité international sur les sites de production de SONASID/ArcelorMittal pour contrôler l'application de l'Accord mondial sur la santé et la sécurité au travail.

Une réunion syndicale internationale de coordination est prévue en septembre 2010 avec la participation de syndicats présents chez ArcelorMittal et ses partenaires locaux dans les pays du Maghreb et dans d'autres régions.