Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Les syndicats mondiaux veulent un changement de politique des institutions financières

7 septembre, 2011Dans la perspective de plusieurs millions de nouvelles pertes d'emploi lors d'un nouveau ralentissement économique mondial, les syndicats mondiaux demandent aux institutions financières et au groupe des pays du G20 de mettre fin à leurs 'politiques économiques destructives qui vont finalement à l'encontre du but recherché et ne peuvent qu'aboutir à une nouvelle montée du chômage dans le monde'.

MONDE: Dans une analyse approfondie de la crise financière mondiale de 2008 et des risques d'un nouveau ralentissement économique en 2011, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie et ses organisations syndicales mondiales sœurs, ainsi que la Confédération syndicale internationale¬¬ (CSI) et la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE (TUAC), demandent au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale d'engager une action et de changer de politique. Ces deux organismes tiendront leurs réunions annuelles au niveau ministériel du 23 au 25 septembre à Washington, États-Unis.

Dans leur déclaration de 12 pages, les syndicats énoncent des mesures de création d'emplois et déclarent soutenir des programmes d'infrastructure, les soins médicaux et l'éducation, des investissements dans le domaine climatique, plutôt qu'une consolidation budgétaire par des coupes dans les programmes sociaux qui frapperont les personnes pauvres et vulnérables avec le risque de créer 'une génération perdue d'enfants et de jeunes gens ayant reçu une éducation insuffisante et inadaptée'.

Les déficits devraient être réduits grâce à des mesures fiscales qui pèseraient moins sur l'emploi et permettraient de réduire les inégalités de revenu par le remplacement d'une imposition à taux fixe par un impôt progressif sur le revenu. Le FMI est invité à soutenir une restructuration de la dette, notamment par la baisse des crédits hypothécaires et par un rééchelonnement du remboursement de la dette souveraine des pays dont l'endettement est insoutenable. Une taxe sur les transactions financières, déjà en vigueur au Brésil et proposée par l'Allemagne et la France, devrait permettre de financer des programmes de redressement à forte intensité d'emplois et de réaliser un développement et des objectifs dans le domaine climatique.

Afin d'éviter de nouvelles crises financières, les syndicats demandent instamment au Conseil de stabilité financière créé à la suite de la crise en 2008, aux institutions financières internationales et à leurs pays membres, de mettre en place une réglementation du système financier en fractionnant en plusieurs unités les institutions financières dont la taille excessive est source de faiblesse, d'instituer des contrôles sur les pratiques financières d'organismes non-bancaires, sur les fonds spéculatifs à court terme et les fonds de capital d'investissement, et également de supprimer les paradis fiscaux.

Les syndicats font état de lacunes graves, notamment à la Banque mondiale et à l'unité Doing Business de la SFI: "Les soulèvements populaires dans des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont montré le manque de largeur de vue des structures analytiques qui ignorent des phénomènes déterminants comme la persistance d'un chômage élevé, notamment chez les jeunes, les inégalités de revenu exorbitantes, la concentration de la richesse provenant de l'exploitation des ressources naturelles, de l'industrie, du commerce et de la finance dans quelques mains, souvent à la suite d'une privatisation d'entreprises publiques, le manque de liberté syndicale et d'expression, ainsi que la répression politique.
Plusieurs pays dont les régimes ont été renversés étaient jugés comme étant très performants par l'unité Doing Business de la Banque mondiale ou comme obtenant des résultats macroéconomiques exemplaires par le FMI. Par exemple, en février 2011, le conseil d'administration du FMI a déclaré "se réjouir des très bons résultats macroéconomiques en Libye et des progrès réalisés pour accroître le rôle du secteur privé et pour soutenir la croissance dans l'économie non-pétrolière [et] ... félicitait les autorités pour leur programme ambitieux de réformes".

Nous trouvons à l'opposé le Brésil, comme le souligne les syndicats mondiaux, qui était "auparavant l'un des pays les plus inégalitaires au monde, où l'amélioration de l'accès à l'éducation, l'augmentation des prestations sociales destinées aux pauvres et des salaires minimums ont contribué à la réduction des inégalités de revenu au cours des dix dernières années".

Lire le texte intégral de la Déclaration des syndicats mondiaux aux réunions annuelles 2011 du FMI et de la Banque mondiale à Washington.