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Travailleurs privés d'eau potable

2 février, 2010Le syndicat des démolisseurs de navires demande aux employeurs et aux autorités portuaires de fournir de l'eau potable sur le chantier de démolition des navires à Mumbai, Inde.

INDE: un cocktail explosif de travail manuel et de chaleur solaire intense sans eau potable met en danger, selon les syndicats, la vie des démolisseurs de navires à Mumbai. La température quotidienne en janvier est de 26 à 34 degrés centigrades. Lors d'une visite d'évaluation d'un projet par une délégation internationale au chantier de démolition des navires à Mumbai le 20 janvier, les travailleurs ont expliqué aux dirigeants syndicaux comment, en dépit des demandes répétées, ils sont continuellement confrontés à des pénuries d'eau et travaillent souvent dans des conditions extrêmement dangereuses 12 heures par jour sans rien à boire.

Auparavant, quand ils n'étaient pas syndiqués et qu'aucune organisation ne les représentait, ils se trouvaient dans l'impossibilité de parler de leurs conditions de travail. Mais depuis la réussite du projet de syndicalisation, les travailleurs peuvent désormais exprimer des revendications à leur syndicat 'Mumbai Port Trust Dock and General Employees Union' sans crainte de récriminations. Après avoir pris connaissance des revendications, les responsables syndicaux locaux se sont rendus sur plusieurs chantiers de la région où ils ont pu constater l'absence générale d'eau potable sur tous les chantiers.

Les employeurs tout comme les autorités portuaires locales ne parviennent pas à fournir suffisamment d'eau potable aux travailleurs, ce qui entraîne des pénuries quotidiennes. En raison de la crise financière, le volume actuel de travail dans l'industrie de démolition des navires est très élevé car les entreprises de navigation maritimes réduisent les capacités pour maintenir des taux de fret. Il y a actuellement 12 navires à Mumbai, ce qui a provoqué un afflux de main-d'œuvre pour traiter le volume accru de navires à démolir. Pour aggraver la situation, non seulement les travailleurs sont confrontés à des pénuries d'eau, mais beaucoup de leurs familles qui se trouvent dans les environs sont également concernées.

Bien que la loi sur le travail dans l'industrie de 1948 -- Indian Factories Act -- stipule clairement l'obligation de fournir de l'eau potable à la main-d'œuvre, elle reste largement ignorée. Les responsables syndicaux locaux ont indiqué que si la situation n'est pas résolue, la seule alternative sera peut-être d'appeler les travailleurs à la grève. La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie a collaboré étroitement avec les démolisseurs de navires dans le cadre de son projet de syndicalisation qui a permis de syndiquer 2.500 travailleurs à Mumbai et 6.500 autres à Alang.

Rob Johnston, directeur exécutif de la FIOM, qui prenait la parole à un meeting a déclaré: "Les travailleurs à Mumbai ont pris la décision de défendre leurs droits en adhérant à un syndicat. Il n'y a aucun droit plus fondamental que celui d'avoir de l'eau potable, et c'est pourquoi vous avez le plein appui du mouvement syndical international dans votre lutte".

Les conditions sur les chantiers de démolition des navires en Inde sont extrêmement dangereuses et la syndicalisation des travailleurs restera une priorité tant que les conditions de travail sont à améliorer. Le syndicat a obtenu quelques améliorations dans les équipements de protection individuels à Mumbai et à Alang, mais de nombreux problèmes de santé et de sécurité sont encore négligés. La FIOM élabore actuellement un programme d'aide aux démolisseurs de navires au Bangladesh où les conditions sont également effroyables.