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5 décembre, 20182018 a été une année aux manchettes déprimantes, alors que la démocratie s’effrite et que les populistes autoritaires de droite enregistrent des avancées de par le monde. Les victoires que nous avons engrangées en termes de droits de l’homme et de gouvernance mondiale s’érodent : racistes, xénophobes et autres va-t-en-guerre ont le vent en poupe.Mais au lieu de succomber au désespoir, nous nous attachons à bâtir des syndicats forts pour défendre les droits des travailleurs et travailleuses et nous nous dressons pour protéger nos valeurs progressistes.

Ce numéro de Global Worker livre un éventail de récits qui montrent comment, précisément, notre mouvement s’y prend. Alors que nous apprenons de terribles nouvelles du Brésil, avec l’élection comme Président du fasciste Jair Bolsonaro, après le coup d’État et l’emprisonnement de Lula, il nous vient de meilleures nouvelles du Mexique : un nouveau mouvement politique de gauche, le Mouvement de régénération nationale (Morena), a remporté les élections de cette année.

À l’issue de 12 années d’exil pour avoir dénoncé le carnage de la mine de charbon de Pasta de Conchos, le membre du Comité exécutif d’IndustriALL Napoleón Gómez Urrutia a fait son retour au pays et a prêté serment comme Sénateur. Le pays a ratifié la Convention 98 de l’OIT sur le droit de s’organiser syndicalement, ce qui crée les conditions pour se débarrasser des contrats de protection, dommageables, et mettre en place un authentique mouvement syndical indépendant, à l’instar de la nouvelle fédération créée dans le secteur automobile. Le Mexique compte maintenant un gouvernement équilibré du point de vue des genres. Voyez l’entrevue avec la nouvelle Ministre du Travail, Luisa María Alcalde en pages 10 et 11, qui livre sa vision d’un nouveau contrat social pour les travailleurs et travailleuses du Mexique.

Le pouvoir des entreprises est croissant et ne peut plus être contenu par les gouvernements nationaux, même là où la volonté existe. Comment, dès lors, pouvons-nous obtenir la justice pour les travailleurs et travailleuses de chaînes d’approvisionnement de plus en plus complexes ? En pages 12 à 15, notre Secrétaire générale adjointe Jenny Holdcroft montre qu’IndustriALL ouvre la voie à l’élaboration de relations sociales internationales qui obligent les entreprises à rendre des comptes. Mais il nous faut des mécanismes internationaux pour résoudre les conflits, comme un traité contraignant de l’ONU et une Convention de l’OIT sur les chaînes d’approvisionnement.

La technologie des chaînes de blocs a été vantée comme étant une solution possible à des chaînes d’approvisionnement opaques et complexes. Notre réflexion en pages 5 à 8 montre qu’il n’existe pas de solution miracle à un problème économique et social. Bien que les chaînes de blocs présentent un potentiel intéressant, leur fiabilité dépend de celle des données qui y sont stockées.

Poursuivant sur notre thématique de confrontation avec le pouvoir des multinationales, nous présentons en pages 18 à 21 un exposé de l’exploitation par Shell du travail en sous-traitance au Nigeria. Shell est responsable de décennies de dégradations environnementales et de complicité au niveau de la régression politique du Nigeria et a déjà versé des dizaines de millions en dédommagements. Mais le modèle économique de Shell, fondé sur l’exploitation, s’étend à ses salariés, la plupart en sous-traitance et tributaires de bas salaires. Les salariés ayant un contrat de longue durée avec Shell survivent à peine, à la limite du seuil de pauvreté, et font face à la perspective d’être virés s’ils s’expriment. À présent, leurs syndicats ont sonné la contre-offensive.

En page 4, voyez comment les femmes dirigeantes mettent en pièces les mythes et les stéréotypes des secteurs dominés par les hommes.

Enfin, faites connaissance de nos affiliés aux avant-postes de la défense des droits des travailleurs : découvrez en pages 22 et 23, le syndicat biélorusse REP, qui vient de subir un procès punitif dont la motivation était politique et destinée à l’écraser. En page 9, prenez connaissance des formidables progrès accomplis par le NUTEAIW en Malaisie, au moment où IndustriALL déménage son bureau régional dans ce pays. En pages 16 et 17, découvrez comment nos affiliés du Pérou ont constitué un conseil national pour lutter ensemble.

Cette crise n’est qu’un aspect des choses :il y a aussi les travailleurs et travailleuses qui s’y confrontent en réalisant qu’ensemble, on est plus fort. Nous avons besoin les uns des autres, plus que jamais.

Valter Sanches

Secrétaire général