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IndustriALL au Myanmar

6 août, 2015Pendant des décennies, il n’y a eu au Myanmar ni relations sociales dignes de ce nom, ni syndicats, ni négociations collective. Alors que le pays s’ouvre et accueille le milieu des affaires international, les syndicats travaillent d’arrache-pied à l’obtention d’un salaire vital pour leurs adhérents.

Du 22 au 24 juillet, IndustriALL a tenu un atelier sur le salaire vital à Rangoun, au Myanmar. Les objectifs étaient de renforcer les actions des affiliés destinées à obtenir un salaire vital dans le pays, d’améliorer les connaissances sur la manière pour les syndicats d’utiliser les différents mécanismes de fixation des salaires, d’explorer la manière dont la campagne mondiale d’IndustriALL en faveur du salaire vital pouvait être utilisée pour améliorer les revenus salariaux au Myanmar et de donner un élan supplémentaire à la campagne des affiliés en faveur de la mise en œuvre du nouveau salaire minimum de US$3,2 par jour.

Le salaire poche d’un travailleur se compose de différentes primes et prestations, ce qui rend la question du salaire minimum compliquée. Dans le cadre de l’atelier, l’OIT a traité de la fixation des salaires au Myanmar. La population doit travailler 60 heures par semaine pour pouvoir rencontrer ses besoins et contracte régulièrement des prêts pour survivre jusqu’à la paie suivante. Les bas salaires entraînent des conditions de vie misérables et les travailleurs passent d’usine en usine en quête d’une meilleure paie.

Ces bas salaires qui forcent les travailleurs à rechercher de meilleurs solutions ailleurs font que les employeurs sont réticents à investir dans la formation, ce qui signifie dès lors que les compétences restent faibles. C’est un cercle vicieux puisque des travailleurs qualifiés sont la clé pour progresser dans la chaîne de valeur ajoutée.

Les institutions du Myanmar compétentes en matière de salaire doivent être renforcées. Les participants de l’atelier ont débattu de l’usage des mécanismes de fixation des salaires, de la façon de combiner une stratégie sur le salaire minimum avec la négociation collective et sur la manière d’étendre les conventions collectives aux sous-traitants et de couvrir les travailleurs concernés ainsi que les autres en situation précaire. La question du salaire minimum a été reconnue comme utile en tant qu’outil de recrutement.

On s’est accordé à dire que le processus de négociation collective devrait comporter l’un ou l’autre mécanisme tripartite pour le contrôler, ce qui pourrait contribuer à diminuer le nombre de grèves. De plus, les syndicats nationaux peuvent recevoir de l’aide de la part des fédérations syndicales internationales afin de mettre la pression. Ces centrales nationales doivent faire en sorte que le gouvernement permette aux travailleurs précaires d’avoir un contrat. Les travailleurs en sous-traitance devraient être couverts par la convention collective de l’usine et bénéficier du salaire minimum.

Le Coordinateur de Projet d’IndustriALL Kenny Perkins a expliqué le processus de négociation collective au Myanmar vers lequel ses syndicats devraient tendre :

  1. Syndiquer – rassembler des données
  2. Former une équipe en vue des négociations collectives – élaborer des propositions
  3. Étudier les propositions finales  – préparer les documents d’appui
  4. Soumettre les propositions au Comité exécutif – le CE les soumet à la direction
  5. Élire l’équipe qui négociera – s’assurer que des femmes en font partie
  6. Négocier – signer la convention
  7. Éduquer et recruter – enregistrer la convention pour la rendre opposable

Il a souligné l’importance pour les syndicats d’agir dans l’unité afin d’obtenir davantage pour les travailleurs :

Si les syndicats ne peuvent s’entendre entre eux, cela affaibli la capacité à négocier et rend plus facile pour les employeurs de tirer parti de la situation.

D’un salaire minimum à un salaire vital

Les salaires devraient être suffisants pour couvrir les besoins de base et apporter un petit plus en termes de revenu. Bien que le salaire minimum du Myanmar constitue à de nombreux égards un jalon, ce n’est toujours pas un salaire vital. La campagne pour un salaire vital est une priorité pour IndustriALL.

La Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL Monika Kemperle a présenté les éléments clés :

  • Soutien des campagnes nationales en faveur du salaire minimum
  • Promotion de la négociation à niveau sectoriel
  • Stratégie avec des marques internationales

Les propriétaires de l’industrie de la confection sont des nationaux alors que les commandes viennent des enseignes internationales. IndustriALL collabore avec les grandes marques pour atteindre le salaire vital en poussant conjointement vers des augmentations du salaire minimum, en explorant les possibilités de négocier des conventions salariales sectorielles et en promouvant la syndicalisation et la négociation collective.

Il a été demandé aux participants de donner leur vision d’un salaire vital :

Nous voulons un salaire décent qui n’oblige pas nos familles à nous entretenir.

Grâce à un salaire minimum, nous n’avons pas à prester d’heures supplémentaires pour arriver à 100 dollars.

Cela signifie avoir sa dignité en tant que femme et que travailleuse.

Nous voulons avoir une vie active et dynamique dans un cadre sécurisé.

Nous voulons du temps pour des loisirs.