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La grève de la faim des travailleurs de Honda entre dans sa deuxième semaine

27 septembre, 2016Cinq salariés licenciés de l’usine de Tapukara de l’entreprise Honda Motorcycle and Scooter India (HMSI) ont entamé une grève de la faim le 19 septembre pour revendiquer leur réintégration et le retrait des fausses accusations policières retenues contre eux.

Le 26 septembre, au huitième jour de l’action de protestation, Vipin Kumar a été hospitalisé mais a refusé de briser son jeûne. La santé des travailleurs, qui se détériore de jour en jour, est un grave sujet de préoccupation. Cependant, les cinq salariés congédiés, dont Kumar Naresh Mehta, Président du Syndicat Honda Motorcycle and Scooter 2F Kamgar Tapukara, et les travailleurs Sunil, Ravi, Avinash et Vipin Kumar sont déterminés à poursuivre leur grève de la faim jusqu’à ce que leurs revendications soient rencontrées.

HMSI est une filiale à 100% de la Honda Motor Company Ltd., originaire du Japon. Cette grève de la faim, forme de protestation politique non-violente héritée de Gandhi au cours de laquelle les participants n’absorbent aucune nourriture solide, a été lancée pour forcer la direction de Honda à rejoindre la table des négociations.

Le conflit social actuel à l’usine HMSI 2f de Tapukara, qui employait 466 salariés permanents et environ 3.000 travailleurs sous-traitants, a débuté en février de cette année à la suite d’une confrontation entre un travailleur sous-traitant et un contre-maître sur fond de déni de droits syndicaux et d’un mécontentement qui couvait.

Cette confrontation a déclenché des protestations de la part des travailleurs et travailleuses qui ont réclamé le droit de former un syndicat, la régularisation des salariés sous-traitants et des sanctions pour le contre-maître qui avait malmené le travailleur sous-traitant. Cette action de protestation a abouti à l’arrestation de certains travailleurs et à une série de mesures disciplinaires dont la suspension et le licenciement de travailleurs. De plus, les 3.000 travailleurs sous-traitants ont également été congédiés.

Avant ce conflit, les travailleurs avaient formé le Syndicat Honda Motorcycle and Scooter 2f Kamgar Tapukara avec l’aide du Congrès des Syndicats indiens (AITUC) dans le but de répondre aux préoccupations des travailleurs. Bien qu’ayant demandé son enregistrement auprès du Ministère du Travail en 2015, le syndicat n’a toujours pas été enregistré et l’affaire est pendante devant les tribunaux.

Peu de temps après la confrontation survenue le 16 février, la direction a soutenu la formation accélérée du Syndicat HMSI 2F Karamchari au sein de l’usine avec l’appui de la centrale syndicale de droite Bharatiya Mazdoor Sangh (BMS). La direction a annoncé que dorénavant elle ne négocierait qu’avec la BMS.

Par la suite, des négociations en présence de permanents syndicaux ont conduit à la réintégration de 281 travailleurs et travailleuses. Bien que la direction avait assuré que tous les travailleurs seraient repris, elle a mis fin aux contrats de 102 travailleurs et 39 apprentis sont également restés sur le carreau. Il n’y a également eu aucun progrès réalisé concernant le sort de 22 travailleurs suspendus. Au lieu de réintégrer les 3.000 travailleurs sous-traitants qui ont été renvoyés, la direction a en recruté environ 2.800 nouveaux.

Depuis février, les travailleurs ont tenu une série d’actions de protestation dans tout le Rajasthan et appelé la direction de Honda et le gouvernement à résoudre leurs problèmes. À ce jour, de nombreuses réunions de conciliation ont eu lieu dans les bureaux du Commissaire au Travail à Alwar et Jaipur. La direction de l’entreprise a été absente à nombre de ces réunions.

En septembre 2016, la direction a signé une convention collective de travail avec le syndicat soutenu par la BMS. Cependant, aucune des revendications des travailleurs, dont la réintégration des sous-traitants et le retrait des accusations policières, ne font partie de l’accord.

Les protestations des travailleurs de Honda ont reçu un large soutien des syndicats de l’automobile au sien de la Région de la Capitale nationale Delhi et de représentants des centrales syndicales. Les travailleurs de l’usine Honda de Gurgaon ont aussi exprimé leur solidarité à l’égard des travailleurs en grève de la faim.