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L’atelier des femmes de IndustriALL en Colombie préconise la syndicalisation

30 juillet, 2014IndustriALL Colombie a organisé son 20e atelier des femmes à Bogotá, les 3 et 4 juillet 2014. Des femmes membres des syndicats affiliés Sintravidricol, Sintracarbon, Sintraindomecol, Utrammicol et Sintraelecol ont participé à l’atelier.

Les participantes ont pris connaissance du plan d’action des femmes en Colombie, ainsi que de l’état du développement avec la création d’un syndicat national dans le secteur des mines et de l’énergie (CUSME). Elles ont aussi échangé des expériences sur l’emploi précaire en Colombie et en Amérique latine, et ont pu améliorer leurs compétences de dirigeantes.

La conférence régionale des femmes de IndustriALL, organisée en mai 2014, a indiqué que les questions les plus importantes étaient celles du manque de ressources, de l’absence de politiques propres aux femmes et de la prédominance des hommes dans la représentation. Les femmes ont le sentiment de disposer de moins de ressources que les hommes pour des projets et des initiatives. En ce qui concerne les politiques propres aux femmes, elles estiment que ces questions ont été improvisées et soulevées spontanément selon les circonstances. Elles veulent trouver comment pouvoir développer une politique cohérente en faveur des femmes.

Les femmes ont estimé ne pas avoir été suffisamment informées sur les activités, du fait que l’information reste dans des tiroirs et se trouve entre les mains d’une direction syndicale sans être communiquée à celles qui sont directement concernées.

Les femmes s’estiment être sous-représentées dans les syndicats. Il y a un grand nombre de femmes membres dans beaucoup de syndicats, mais les directions sont exclusivement occupées par des hommes. En outre, d’autres syndicats ne participent pas et ces syndicats doivent être plus actifs. Les femmes ont proposé l’établissement d’un groupe de négociation dans chaque syndicat.

Il faut aborder de façon permanente des questions telles que l’emploi précaire, l’externalisation et le travail temporaire. Et les femmes doivent être impliquées dans ces luttes. Les femmes ont des qualités de direction inexploitées qui doivent servir pour que les femmes adhèrent en plus grand nombre aux syndicats, notamment les travailleuses contractuelles. Cela permettrait d’augmenter les effectifs et renforcerait les syndicats.

Les femmes présentes à la réunion ont participé à un jeu de rôles sur la façon de recruter des travailleuses contractuelles dans les syndicats. Les arguments employés ont porté sur une meilleure équité entre femmes et hommes, l’amélioration des salaires, de meilleures conditions de travail et la possibilité d’avoir une meilleure qualité de vie. Les femmes mettent en place une équipe de syndicalisation, et l’une de ces femmes participera aux réunions du CUSME.

En 2009, l’écart salarial entre femmes et hommes était de 15,8 pour cent en Colombie. Il est cependant monté à 21 pour cent en 2012. Le chômage touche 12,9 pour cent de femmes, alors qu’il n’est que de 6,7 pour cent chez les hommes. Les femmes ont plus de difficulté que les hommes à trouver du travail. Elles se voient souvent attribuer des fonctions d’un caractère inflexible, elles sont souvent trop jeunes ou trop âgées pour être embauchées, et c’est soit un avantage ou un désavantage d’être mariée. Elles ont des enfants ou sont en âge d’en avoir, et doivent subir souvent des tests de grossesse. Elles sont soit trop belles ou trop moches. Elles sont socialement désavantagées, leur corps sert à vendre des services, sans compter finalement le fléau du harcèlement sexuel. Toutefois, des textes législatifs promulgués récemment en Colombie contribuent à assurer une égalité de traitement et de salaire entre femmes et hommes.

Les femmes qui ont participé à l’atelier ont travaillé sur les techniques de communication et établi un groupe de communication pour garder le contact.