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Le syndicat libérien dénonce la négligence de l’employeur à l’origine du décès d’un travailleur du caoutchouc

26 août, 2021Le décès d’Emmanuel Joe, alors qu’il réparait une machine, a mis en lumière les normes de santé et de sécurité déplorables dans nos usines de caoutchouc, déclare le Syndicat des travailleurs de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de l’industrie du Liberia (AAIWUL), affilié à IndustriALL Global Union.

Joe, un mécanicien d’une trentaine d’années, membre actif du syndicat depuis plus de dix ans, est mort écrasé ce 21 août dans l’usine de traitement de caoutchouc de la Liberia Agriculture Company (LAC), dans le Comté de Grand Bassa. LAC est détenue et gérée par Socfin SA, une société basée en Belgique et spécialisée dans le caoutchouc industriel.

Selon le syndicat, il a été tué alors que la machine qu’il réparait a été accidentellement mise en marche.

Emmanuel Joe, l’ouvrier libérien de l’usine de caoutchouc qui est mort dans l’accident.

L’AAIWUL et d’autres syndicats affirment que la négligence de la direction de LAC et de mauvaises normes de santé et de sécurité sont en grande partie responsables de l’accident qui a entraîné cette “mort horrible.”

“Cet accident a provoqué un sentiment d’effroi et de méfiance parmi les travailleurs. L’absence de protocoles, de procédures et de réglementations en matière de sécurité au sein de l’entreprise constitue une sérieuse entrave à la santé et à la sécurité des travailleurs. Nous demandons au Ministère du Travail de mener une enquête rapide en consultation avec les syndicats afin de déterminer les faits et les circonstances entourant cet horrible accident. Le syndicat ne baissera pas les bras et fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu’une enquête juste, équitable et immédiate soit menée et que les responsables soient tenus de rendre des comptes,”

a déclaré Edwin Cisco, Secrétaire général de l’AAIWUL.

Les syndicats affirment que cet accident récent n’est pas un cas isolé, car quatre travailleurs de LAC ont été tués en 2017 lorsqu’un réservoir de condensation a explosé, là encore en raison d’une négligence, comme l’ont confirmé les enquêtes du Ministère du Travail.

“Nous avons reçu la nouvelle de l’accident avec stupeur et nous demandons de toute urgence des réunions entre LAC, les syndicats et le gouvernement en vue de sauvegarder la vie des travailleurs de l’entreprise. Les protocoles de santé et de sécurité doivent être suivis en toute circonstance pour protéger les travailleurs contre les blessures et la mort. Le droit du travail libérien et les normes internationales du travail stipulent que les employeurs ont le devoir de créer des lieux de travail sûrs,”

a déclaré Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne.

Nonobstant, pour améliorer la santé et la sécurité dans l’industrie du caoutchouc, l’AAIWUL mène des activités conjointes avec la confédération nationale Liberia Labour Congress, bénéficiant du soutien d’IndustriALL. Ces activités comprennent une formation aux protocoles et réglementations en matière de santé et de sécurité.

Employant plus de 4.200 travailleurs, avec une superficie plantée de plus de 12.800 hectares, l’exploitation de LAC dans la région de Grand Bassa est l’une des plus anciennes et des plus grandes plantations de caoutchouc. Les activités de LAC comprennent l’entaillage des arbres à caoutchouc, la collecte et le traitement du latex, ainsi que le conditionnement de 25.000 tonnes de caoutchouc brut destiné à l’exportation. Le caoutchouc est le principal produit d’exportation du Liberia.