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L’entreprise forestière finlandaise UPM s’en prend aux droits fondamentaux des travailleurs

19 mars, 2021Un mois après avoir promis de mener des négociations collectives, l’entreprise finlandaise UPM, spécialisée dans l’industrie forestière, a annoncé début février 2021 qu’elle ne négocierait plus collectivement sur les salaires, les primes, les indemnités de maladie, les congés de maternité ou de paternité, violant ainsi les droits du travail fondamentaux de ses salariés. Ceux-ci exigent que leurs conditions de travail soient négociées collectivement avec les syndicats qui les représentent.

UPM est une société multinationale qui possède des usines de production dans 12 pays et emploie 18.000 personnes, dont certaines sont représentées par des affiliés d’IndustriALL. La société est spécialisée dans la production de pâte à papier, de papier, de bois et de produits dérivés du bois, ainsi que dans les biens et services connexes.

Près de 40 représentants des salariés d’UPM en Finlande ont écrit une lettre ouverte à la direction de l’entreprise pour exprimer leur profonde inquiétude face ces gestes inopportuns.

Les travailleurs sont scandalisés, car en janvier encore, la société avait promis de reprendre les négociations sur les conditions d’emploi et avait souligné que les conventions collectives de travail étaient bénéfiques tant pour les salariés que pour l’entreprise.

Cependant, dès le 8 février, UPM a soudainement annoncé sa décision de ne pas négocier les conditions d’emploi de ses salariés à quelque niveau que ce soit. Au lieu de cela, les conditions seraient déterminées sans aucune convention collective, ce qui signifie en pratique qu’elles seraient dictées unilatéralement par l’employeur.

Dans leur lettre ouverte, les salariés d’UPM mettent fortement en cause la cohérence de ce comportement par rapport aux valeurs de l’entreprise en matière de confiance mutuelle et estiment que cela affectera inévitablement leur motivation au travail. Les travailleurs exigent que l’entreprise tienne ses promesses et fasse preuve de responsabilité en engageant des négociations collectives avec les syndicats qui représentent ses salariés.

En toute solidarité, IndustriALL Global Union s’est jointe aux revendications des travailleurs d’UPM et de leurs syndicats. Dans son courrier à l’entreprise, Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, déclare :

“IndustriALL Global Union juge inacceptable votre tentative de vous défaire d’un système de négociation collective bien en place. Si UPM poursuit dans cette voie, il s’agira d’une trahison de ses salariés qui fera date, elle qui survient au cœur d’une pandémie mondiale qui cause déjà des dommages et des bouleversements considérables pour les travailleurs et leurs communautés. Il ne peut y avoir d’explication pour briser un système de négociation collective aussi bien établi, si ce n’est pour faciliter une attaque ultérieure de l’entreprise sur les droits et les conditions d’emploi de tous ses salariés. Nous nous y opposerons.”

Sanches écrit encore :

“Nous demandons instamment à UPM de cesser de tenter d’imposer des conditions d’emploi individuelles par le biais d’évaluations individuelles. UPM devrait plutôt tenir ses promesses et faire preuve de responsabilité en engageant des négociations collectives avec nos syndicats affiliés, le Syndicat finlandais des travailleurs du papier Paperiliitto, le Syndicat industriel finlandais Teollisuusliitto et le Syndicat Pro”

En février, les délégués syndicaux du réseau des fédérations et syndicats du secteur de la pâte et du papier d’Amérique latine ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues finlandais. Les syndicats latino-américains craignent que la façon d’agir d’UPM ne s’étende à d’autres entreprises et pays. Par conséquent, ils se sont engagés à travailler ensemble et solidairement pour exiger des mesures législatives dans leurs pays qui protégeraient les droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses.


CRÉDITS PHOTO :

Shutterstock / Riverlake, usine à papier UPM Kaukaa à Lappeenranta, Finlande

rikumakela / Shutterstock.com, Cheminées de la papeterie UPM, 14 février 2020