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Les syndicats inquiets de l’accord sud-africain de financement de la Transition juste révélé lors de la COP26

4 novembre, 2021Les syndicats sud-africains affiliés à IndustriALL, le Syndicat national des mineurs (NUM) et le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA) soutiennent un partenariat pour une transition énergétique juste qui inclut les travailleurs et les communautés pauvres par le biais du dialogue social, protège les emplois et les moyens de subsistance et promeut un secteur des énergies renouvelables détenu par le secteur public.

Or, ils affirment que l’accord de partenariat multilatéral pour une transition énergétique juste annoncé par le Président des États-Unis, Joe Biden, lors de la COP26, ce 2 novembre, manque de détails sur la manière dont la transition énergétique se fera. Ce partenariat, d’une valeur de 8,5 milliards de dollars, vise à permettre, en vertu des plans sud-africains, de fermer plus tôt les mines de charbon et à passer à des sources d’énergie renouvelables.

Ce partenariat, qui fournira des fonds pour la transition énergétique du charbon, à forte intensité de carbone, vers des sources d’énergie renouvelables à faible intensité de carbone, notamment l’énergie solaire et éolienne, a été signé par les gouvernements d’Afrique du Sud d’une part, et de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Union européenne, d’autre part. Il sera mis en œuvre sur une période de trois à cinq ans. Cet accord est le premier du genre et pourrait servir de modèle à d’autres pays en développement.

Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a décrit le partenariat, constitué de financements préférentiels, comme un “moment décisif” qui permettra d’accroître la sécurité énergétique du pays en “créant des emplois et en exploitant de nouvelles opportunités d’investissement, avec le soutien des économies développées.”

“Le changement climatique est un défi existentiel auquel nous sommes tous confrontés et l’Afrique du Sud est déterminée à jouer son rôle dans la réduction des émissions mondiales”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il y aura des investissements dans la production de véhicules électriques et d’hydrogène vert.

Selon le gouvernement, l’accord profitera aux mineurs de charbon et à leurs communautés. Selon les syndicats, plus de 100.000 mineurs perdront leur emploi. Par ailleurs, 100.000 autres personnes dans les communautés, qui vivent de la chaîne de valeur du charbon, devront être indemnisées lorsque les mines seront fermées. Des études estiment que le coût de la transition équitable pour les mineurs des charbonnages comprendra l’indemnisation, le recyclage, la réinstallation et la réhabilitation des communautés ainsi que d’autres coûts liés au développement économique régional.

Le partenariat devrait également fournir des fonds à la compagnie d’électricité Eskom pour le démantèlement des centrales électriques au charbon qui sont concentrées dans la province de Mpumalanga. L’Afrique du Sud est le 12e pollueur mondial et le premier en Afrique.

Irvin Jim, Secrétaire général du NUMSA, a déclaré :

“Nous craignons que cette annonce n’accélère la fermeture précipitée des centrales électriques au charbon avant qu’une solution viable pour un approvisionnement énergétique cohérent ne soit trouvée. Actuellement, les énergies renouvelables ne peuvent pas répondre aux besoins de l’industrie. Pour qu’il y ait une transition, le gouvernement doit fournir un plan social pour développer les provinces et les régions qui seront affectées, avec des voies spécifiques à suivre sur la façon de remplacer les emplois et les industries.”

“Si le financement de la transition est essentiel, c’est le processus suivi qui est le plus important pour le syndicat, qui a besoin de l’assurance que les travailleurs et les communautés de la classe ouvrière ne seront pas affectés négativement. À l’heure actuelle, la destination de cet argent n’est pas claire, ni les conditions dans lesquelles il sera accessible ou si une partie importante de cet argent sera utilisée pour protéger les travailleurs et les communautés. Les syndicats ne sont toujours pas satisfaits de l’accord,”

a indiqué William Mabapa, Secrétaire général ff du Syndicat national des Mineurs (NUM).

Les politiques de transition énergétique du pays incluent les Contributions déterminées au niveau national (CDN) qui font partie de l’Accord de Paris. En outre, le plan intégré de ressources (2019-2030) trace le contour de la manière selon laquelle le charbon sera remplacé par des énergies renouvelables et du gaz.

Diana Junquera Curiel, Directrice d’IndustriALL pour l’industrie de l’énergie, a déclaré :

“Il s’agit d’un partenariat important, car l’atténuation du changement climatique nécessite une coopération mondiale, notamment entre les pays développés et les pays en développement. En outre, le gouvernement sud-africain doit s’engager davantage auprès des syndicats et négocier avec eux pour protéger les intérêts des travailleurs et de leurs communautés. Cela peut se faire par le biais d’un plan détaillé de Transition juste qui stipule une compensation équitable, des formations et d’autres avantages pour les travailleurs et les travailleuses ainsi que leurs communautés.”