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Les travailleurs de l'automobile indiens face à une précarité croissante et à une crise des relations professionnelles

27 juillet, 2021Dans une réunion en ligne qui s'est tenue le 23 juillet, les affiliés de l'automobile d'IndustriALL Global Union ont fait part de leurs préoccupations devant la pandémie de Covid-19 qui exacerbe les attaques contre les droits des travailleurs, sape le dialogue social et les droits syndicaux. Ils ont appelé à une action commune pour donner plus de poids aux organisations syndicales.

Les participants ont pu constater la transformation technologique de l'industrie automobile et l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les droits des travailleurs. L'industrie automobile indienne a été doublement frappée, par le ralentissement de la croissance économique qui affectait déjà les ventes avant la forte augmentation des cas de Covid-19, puis par la seconde vague qui a frappé l'Inde en avril et mai 2021. Alors que le confinement général était suivi par les gouvernements provinciaux, de nombreux constructeurs ont été autorisés à poursuivre leurs activités, tout comme leurs fournisseurs de premier niveau.

La poursuite de ces activités exposait les vies des travailleurs qui furent nombreux à être infectés. Dans beaucoup d'usines, les travailleurs ont mené des actions de protestation pour réclamer leur fermeture et de meilleures mesures de sécurité contre le Covid-19 dans les ateliers. Beaucoup de firmes ont invoqué la pandémie pour refuser des hausses de salaires prévues dans les conventions collectives. Certaines ont baissé les salaires en prétendant avoir subi des pertes.

Des travailleurs contractuels, des apprentis et des stagiaires ont été renvoyés en grand nombre sans rémunération pour les journées où la firme était fermée pour cause de pandémie. Beaucoup ont perdu leurs emplois et sont rentrés dans leurs villes d'origine. Lorsque les entreprises ont repris leurs activités après le confinement, elles ont licencié des travailleurs contractuels qu'elles employaient depuis longtemps pour les remplacer par d'autres, plus jeunes, moins bien payés. La Mission nationale pour l'amélioration de l'employabilité a servi de prétexte pour embaucher des étudiants comme main-d’œuvre à bon marché et, partout dans le pays, les constructeurs automobiles ont pratiquement cessé de recruter du personnel statutaire.

Georg Leutert, le directeur d'IndustriALL en charge du secteur automobile, a déclaré :

"La transformation technologique vers la production de véhicules électriques sans émissions, autonomes et connectés est très rapide, partout dans le monde. Les tendances indiquent une menace imminente de pertes d'emplois dans l'industrie automobile. La pandémie semble avoir accéléré ce processus, ce qui n'est pas sans conséquences pour les droits des travailleurs. Il est important que les syndicats se préparent à cette transition, bâtissent la solidarité internationale et renforcent la puissance syndicale pour défendre les droits des travailleurs."

Apoorva Kaiwar, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud, explique :

"Pendant la pandémie, la santé et la sécurité sont devenus un thème de préoccupation majeur pour les syndicats de l'automobile en Inde. Il faudrait appliquer des normes de fonctionnement adaptées au Covid pour préserver les travailleurs. Le ralentissement économique a déjà affecté durement l'industrie. Le gouvernement et les employeurs devraient s'abstenir d'utiliser les incidences négatives de l'économie et de la pandémie comme prétexte pour bafouer les droits des travailleurs. Les syndicats doivent agir de concert et élaborer des stratégies collectives."

Participaient à cette réunion des représentants d'affiliés d'IndustriALL de Bosch, TATA Motors, Ashok Leyland, Tenneco, SEG, et d'autres fournisseurs de premier niveau de l'industrie automobile.

Photo : Usine Tata Nano. CC El Auto Perfecto