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Mulberry : des sacs à main à 1.000 euros fabriqués en exploitant ses travailleurs

24 septembre, 2015IndustriALL Global Union condamne l’absence de réaction de Mulberry par rapport à son fournisseur turc SF Leather. Tout un éventail de mesures d’intimidation continue à empêcher les travailleurs de rejoindre le syndicat Deriteks et 14 de ses sympathisants licenciés n’ont pas été réintégrés.

Mulberry tente d’excuser son absence de réaction en disant que des audits ont été menés auprès de ce fournisseur. Cependant, aucun des audits menés auprès de SF Leather n’a jamais consulté le syndicat concerné, Deriteks, un affilié d’IndustriALL. La méthodologie et les résultats de ces audits n’ont pas davantage été rendus publics.

Mulberry dit également qu’un tribunal turc s’est saisi des violations reprochées à SF Leather, et qu’il n’est dès lors pas autorisé à évoquer les détails de l’affaire. Pourtant, les normes internationales du travail en vigueur indiquent clairement qu’entreprise et syndicat peuvent œuvrer conjointement à la résolution d’un conflit même si l’affaire est devant les tribunaux.

Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL Kemal Özkan déclare :

Nous avons dit à Mulberry en juillet que si l’entreprise avait un engagement réel par rapport à ses propres Principes d’Approvisionnement, IndustriALL, conjointement avec son affilié turc Deriteks, proposaient une réunion pour chercher une solution chez SF Leather. À ce stade, cette offre est restée sans suite.

Ces travailleurs qui fabriquent les coûteux produits de Mulberry ont le droit d’adhérer à un syndicat et d’avoir leur mot à dire au travail. Mulberry, vous devez nous rencontrer avec Deriteks pour réparer les dégâts commis chez SF Leather.

Cette affaire risque de constituer un dangereux précédent en Turquie. SF Leather tente de contourner la législation du travail et casser le syndicat par le biais de la “Loi sur le Commerce et le Code des Obligations”. Une jurisprudence par laquelle cette législation commerciale prendrait le pas sur le droit du travail enlèverait dans les faits la protection déjà faible des droits des travailleurs en Turquie.

C’est en vertu de ces dispositions que l’entreprise a mis à mal Deriteks et lui a fait cesser ses activités. L’argumentation de SF Leather consiste à dire que le syndicat a créé une “concurrence déloyale” en syndiquant les travailleurs. C’est sous cette accusation que Deriteks a été traîné dans les tribunaux pénaux pour se voir réclamer un dédommagement pour être à l’origine d’une “concurrence déloyale”.

C’est en vertu de cette législation que les manifestations devant l’usine ont été interdites, que les banderoles syndicales ont été saisies et que le silence radio a été imposé à la presse.

“Mulberry risque maintenant d’être l’enseigne responsable d’avoir sapé la syndicalisation partout en Turquie,” ajoute Özkan.

Signez ici la campagne IndustriALL-LabourStart et écrivez à l’enseigne britannique.