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La Commission indonésienne des droits de l’homme demande la réintégration des travailleurs de Grasberg

2 novembre, 2017La Commission nationale des droits de l’homme en Indonésie a jugé que le renvoi de milliers de travailleurs à la mine Grasberg de Freeport située en Papouasie, constitue une violation des droits de l’homme, et a recommandé la réintégration des travailleurs. 

Plus de 4 200 travailleurs ont été licenciés pour s’être mis en grève après que PT Freeport ait refusé de négocier la mise à pied des travailleurs à la plus grande mine d’or du monde et la seconde plus grande mine de cuivre, détenue par la société Freeport-McMoRan établie aux Etats-Unis.

La recommandation faite par la Commission au Président de l’Indonésie, et dans laquelle IndustriALL Global Union a été copiée, prévoit:

La Commission « recommande à PT Freeport Indonesia de réintégrer tous les travailleurs (aussi bien les employés de PT Freeport Indonesia, privatisée, que les travailleurs contractuels et sous-traitants) touchés par les licenciements, et de payer toutes les pertes subies par la politique menée ».

La Commission a conclu que ces renvois violent les droits de l’homme, en particulier celui à devenir prospère.  

La Commission a également fait part de « l’importance de donner suite à la recommandation pour que le droit au bien-être lié au droit à la vie ainsi que le droit des citoyens à survivre, garantis dans l’article 36, paragraphe 1, et l’article 9, paragraphe 1, de la loi no.39 de 1999 sur les droits de l’homme, soient respectés ».

Les membres de la mission d’IndustriALL en Indonésie, effectuée en août dernier, ont constaté qu’un grand nombre des travailleurs licenciés ne touchent pas de revenus et se sont vus refuser l’accès au crédit, au logement, à l’éducation et aux soins médicaux, ce qui aurait causé la mort de plusieurs personnes.

PT Freeport Indonesia, qui emploie des dizaines de milliers de travailleurs permanents et contractuels, négocie de longue date avec le gouvernement indonésien sur le contrôle de la mine de Grasberg. Le gouvernement, qui veut prendre une participation de 51 pour cent dans la mine, a suspendu la licence d’exportation de Freeport pour obliger la compagnie à céder ses parts sociales. Le syndicat pense que les licenciements font partie de la stratégie de négociation de la compagnie avec le gouvernement visant à réduire l’emploi direct et accroître l’utilisation du travail précaire.

L’affilié à IndustriALL, le syndicat des travailleurs de la chimie, de l’énergie et des mines (CEMWU SPSI PTFI), représente les travailleurs à Grasberg. Le mois dernier, il a publié une note relative à l’extension de la grève, qui a commencé le 1er mai, jusqu’au 30 novembre.

IndustriALL poursuit son programme de sensibilisation des investisseurs de Freeport-McMoRan sur les violations des droits commises par la compagnie et les informera sur l’évolution de la situation concernant la recommandation de la Commission nationale des droits de l’homme.

La sécurité à la mine où s’est produit, le 17 octobre, un incident mortel, au cours duquel un travailleur contractuel a été tué et deux de ses collègues blessés, est également préoccupante.  

La zone située autour de la mine est instable. Du 21 au 23 octobre, des tirs isolés ont eu lieu à proximité de la mine, blessant six policiers et en tuant un. La police prétend que ces tirs sont liés aux groupes séparatistes qui pensent que l’exploitation de la mine ne rapporte rien à la population locale.

Le Secrétaire général d’IndustriALL, Valter Sanches, a déclaré:

« La Commission a clairement indiqué que PT Freeport Indonesia a violé les droits de l’homme à la mine de Grasberg. Nous exhortons la compagnie à se conformer aux recommandations de la Commission et à réintégrer immédiatement les travailleurs licenciés. Nous demandons également au Président de l’Indonésie de veiller à ce que PT Freeport Indonesia s’y conforme ».