Jump to main content
IndustriALL logotype

Les dirigeants doivent être libérés immédiatement au Kirghizistan

11 décembre, 2023Le dirigeant syndical Eldar Tadjibaev, président du Syndicat des mines et de la métallurgie du Kirghizistan (MMTUK), a été arrêté avec plusieurs autres responsables syndicaux le 6 décembre, dans un climat de pressions accrues sur les syndicats et de restrictions à la liberté syndicale dans le pays.

Sous le prétexte de la lutte contre la corruption, les organes en charge de l'application des lois kirghizes s'ingèrent dans les affaires intérieures des syndicats, confisquent leurs avoirs et remplacent les cadres de leurs sections par des personnes dévouées aux autorités.

En sa qualité de président adjoint de la Fédération des syndicats du Kirghizistan (FTUK), une fonction qu'il exerce à titre bénévole, Eldar Tadjibaev a travaillé sur des questions liées à la réforme du système syndical. Ce faisant, il a été accusé "de corruption, d'avoir suscité une menace pour les intérêts de la société ou de l'État et d'avoir causé un grave préjudice".

Des poursuites pénales ont été engagées contre lui à cause de sa participation à la vente aux enchères d'un terrain qui appartenait au FTUK. Or, comme les syndicats peuvent disposer librement de leurs avoirs, les accusations contre un dirigeant syndical agissant dans le respect des statuts d'un syndicat sont sans fondement.

IndustriALL considère les arrestations de dirigeants syndicaux et les pressions pour qu'ils démissionnent comme des ingérences illégales dans les affaires des organisations syndicales pour restreindre la liberté syndicale, ce qui est une violation flagrante de la législation nationale comme des conventions de l'OIT que le Kirghizistan a ratifiées. À ce propos, nous considérons aussi que l'arrestation du président du MMTUK, Eldar Tadjibaev, en fait un prisonnier politique.

Avec le soutien du mouvement syndical international, les syndicats kirghizes combattent un projet de loi antisyndicale depuis 2019.

En 2020, le MMTUK a déposé plainte (cas n° 3386) au Comité de la liberté syndicale de l'OIT pour dénoncer les violations systématiques des droits syndicaux commises dans le pays, plus particulièrement les violations de la liberté d'association et le harcèlement des dirigeants syndicaux. C'est pourquoi le Président du Kirghizistan a opposé son véto au projet de loi sur les syndicats à trois reprises en 2021. Si elle était adoptée, cette loi compromettrait gravement la liberté d'association au Kirghizistan et priverait les syndicats de leur indépendance.

La situation s'est détériorée en 2023 avec de nouvelles tentatives pour prendre le contrôle des syndicats. En octobre, les forces de l'ordre ont effectué des descentes aux sièges des syndicats pour saisir les archives comptables des dix dernières années, ce qui a eu pour effet de paralyser leur activité et constitue une violation flagrante de la législation nationale et du droit international.

Le 11 octobre, de nouveaux amendements à la loi sur les syndicats ont été soumis au débat public. Les syndicats ont signalé de nombreuses contradictions avec la Constitution kirghize et avec la convention 87 de l'OIT que le Kirghizistan a ratifiée.

Le secrétaire général d'IndustriALL, Atle Høie, a déclaré :

"IndustriALL réclame la libération immédiate d'Eldar Tadjibaev qui est détenu illégalement, l'abandon de toutes les charges retenues contre lui, et qu'il soit mis fin à l'ingérence de toute tierce partie dans les affaires des syndicats, conformément à la législation nationale et aux conventions de l'OIT que le Kirghizistan a ratifiées."