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Les lois anti-ouvrières du gouvernement Modi se heurtent aux protestations des syndicats

24 septembre, 2020Les centrales syndicales indiennes se sont unies lors de manifestations nationales le 23 septembre pour protester contre une série de politiques anti-ouvrières adoptées par le gouvernement Modi.

Alors que des manifestants déchiraient symboliquement dans les rues le texte de cette législation du travail draconienne, le gouvernement Modi a adopté de manière antidémocratique trois textes clés concernant le travail, réécrivant ainsi fondamentalement le droit du travail indien. Ces textes concernent le Code des relations sociales, le Code de la sécurité sociale et le Code de la sécurité, de la santé et des conditions de travail.

La législation a été adoptée au Parlement sans débat, les partis de l’opposition boycottant les séances de la Chambre des représentants lors du vote les lois qui touchent les travailleurs agricoles et les fermiers. L’adoption de ces textes est contraire aux propres directives du gouvernement concernant la consultation préalable, car il n’y a pas eu de concertation adéquate avec les syndicats et les travailleurs du secteur informel, qui sont les premiers concernés par les changements.

Ceux-ci augmentent la vulnérabilité des travailleurs et travailleuses et facilitent des politiques d’embauche et de mise à pied favorables aux entreprises sans garantir de façon adéquate les droits des travailleurs et en favorisant le travail à durée déterminée et en sous-traitance, sans protection sociale appropriée. L’exercice légal du droit de grève est pratiquement impossible. Les nouvelles lois sur la sécurité sociale sont à bien des égards discriminatoires, car on y a supprimé des dispositions relatives à la protection sociale de nombreux travailleurs du secteur informel.

 

Le Dr G Sanjeeva Reddy, Président de l’INTUC, affilié d’IndustriALL a déclaré :

“Nous condamnons fermement la manière antidémocratique avec laquelle ces lois anti-ouvrières ont été adoptées. Avec la chute brutale de la croissance économique et l’augmentation du chômage, les travailleurs et travailleuses de tout le pays sont confrontés à une situation désastreuse. Les centrales syndicales indiennes, au-delà de leurs affinités politiques, ont formé une plate-forme commune pour défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses. Le 25 septembre, les syndicats indiens ont également exprimé leur solidarité avec les travailleurs agricoles et les organisations d’agriculteurs et leurs protestations contre les politiques anti-agricoles. Nous œuvrons ensemble pour sauver le peuple du gouvernement dictatorial de Modi.”

Parmi les revendications syndicales, on retrouve :

  • Le retrait des codes du travail et des lois anti-agricoles
  • La fin de la privatisation des entreprises du secteur public
  • Une protection sociale pour tous dans les secteurs informels
  • Des salaires complets et pas de suppression d’emplois pendant le confinement de la Covid-19
  • Une couverture de sécurité sociale pour tous les travailleurs et travailleuses
  • L’accès universel au système de distribution publique pour assurer la sécurité alimentaire de tous

Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a indiqué :

“Nous sommes consternés par ce manque de respect du processus démocratique. Le gouvernement indien doit engager un véritable dialogue avec les représentants syndicaux et veiller à ce que le droit du travail intègre les droits humains et les principes fondamentaux internationalement reconnus, ainsi que les droits qui s’exercent sur le lieu de travail. IndustriALL et les Fédérations syndicales internationales cherchent à intensifier les actions de solidarité mondiale pour soutenir le mouvement syndical indien dans sa lutte pour sauver la démocratie et défendre les droits de ses membres.”

Les centrales syndicales INTUC, AITUC, HMS, CITU, AIUTUC, TUCC, SEWA, AICCTU, LPF et UTUC, ainsi que différentes fédérations indépendantes, ont pris part aux protestations.