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Les pratiques abusives commises contre les travailleurs de Shell au Nigéria portées devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies

15 mars, 2019Les violations des droits des travailleurs occupés en sous-traitance commises par Royal Dutch Shell ont été soumises à la vérification de la 40e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, en Suisse, aujourd’hui.

Dans une déclaration commune à l’Assemblée générale du Conseil des droits de l’homme, IndustriALL Global Union et l’organisation Suisse, le Centre Europe - Tiers Monde (CETIM), ont indiqué:

« Les travailleurs occupés en sous-traitance à Shell au Nigéria vivent dans la pauvreté, sans sécurité d’emploi et reçoivent des soins de santé médiocres qui leur coûtent la vie. Ils ne peuvent pas adhérer à un syndicat ou demander une augmentation de salaire sous peine d’être licenciés. Ils ne disposent pas d’équipements de protection et risquent leur vie sur le terrain ».

IndustriALL, par l’entremise de son affilié NUPENG, le syndicat du pétrole et du gaz, représente ces travailleurs.

Selon une récente mission d’IndustriALL à Port Harcourt (Nigéria), la majorité, sinon la totalité, des ouvriers de Shell dans le pays sont employés par un réseau complexe de cabinets de recrutement pour le compte de Shell, rendant extrêmement difficile la possibilité pour les travailleurs de se syndicaliser et de défendre leurs droits.

La déclaration écrite complète des violations des droits humains des travailleurs occupés en sous-traitance à Shell au Nigéria a été présentée à l’Assemblée générale du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et officiellement publiée la semaine dernière.

« Mon recruteur ne paie pas à temps », a indiqué, dans la déclaration, un travailleur occupé en sous-traitance à Shell. « Je n’ai pas été payé depuis six mois. Mon salaire est de seulement 50 000 naira (137 US$) par mois. Je vais rentrer à la maison et mendier de la nourriture à mon voisin. Cela fait six mois que mes enfants ne peuvent plus aller à l’école. J’ai travaillé pendant 11 ans à Shell mais je n’ai aucun tapis dans ma maison. Je n’ai pas de radio chez moi ».

IndustriALL a fait part à Shell des résultats de sa mission, mais le géant de l’énergie n’a accordé aucune considération au rapport et refusé d’entamer des discussions avec IndustriALL.

« Shell viole les droits humains et du travail des travailleurs nigérians en toute impunité, mettant en évidence la nécessité urgente d’adopter un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer les activités des sociétés transnationales », poursuit la déclaration orale.

IndustriALL et CETIM demandent aux autorités nigérianes d’honorer leur engagement envers les droits de l’homme et les normes internationales du travail en prenant des mesures pour s’assurer que Shell respecte les droits des personnes travaillant pour la compagnie au Nigéria en termes de sécurité, de santé, de salaire décent et de liberté syndicale. Ils appellent également le Conseil des droits de l’homme à exhorter le gouvernement néerlandais d’amener Shell à s’expliquer pour ses actes commis sur le sol nigérian.

Outre les déclarations écrite et orale, CETIM et IndustriALL ont également organisé, le 7 mars, une manifestation parallèle à la 40e session du Conseil des droits de l’homme pour dénoncer les violations des droits de l’homme commises par Shell ainsi que les compagnies minières, BHP et Vale.