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Piquet de grève du Conseil des femmes d'Afrique du Sud contre le harcèlement sexuel à l'UNISA

9 avril, 2019Plus d'une centaine de femmes du Conseil national des femmes d'Afrique du Sud d'IndustriALL Global Union (INWC-SA), venues de Johannesburg, Pretoria et Rustenburg, ont organisé un piquet de grève bouillonnant de vie, ponctué d'hymnes militants, de danses et de chants pour demander justice pour Gugu Ncube.

Le piquet de grève était installé sur le grand campus de l'université de Pretoria, le 29 mars, avec le soutien d'autres groupes de la société civile. L'INWC-SA est constitué d'affiliés d'IndustriALL, le Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie, du papier, de l'impression, du bois et des secteurs connexes, le Syndicat national des mineurs, le Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA), le Syndicat des travailleurs de l'habillement et du textile d'Afrique australe et l'Association unie d'Afrique du Sud.

Gugu Ncube, qui est membre du NUMSA et participait au piquet de grève, conteste son licenciement par le Centre pour l'éducation de la petite enfance (UCECE) de l'Université d'Afrique du Sud (UNISA) et affirme avoir subi du harcèlement sexuel et être victime de licenciement abusif. Alors qu'elle manifestait devant le siège du gouvernement et de la présidence, les Union Buildings de Pretoria, il y a quelques semaines, elle a été molestée et arrêtée par la police. Elle a déposé plainte à la police et à la Commission de conciliation, de médiation et d'arbitrage. En outre, la Commission pour l'égalité des genres, un organisme officiel mis en place par la Constitution sud-africaine, examine également son cas.

Des responsables de l'UNISA et de l'UCECE ont reçu la pétition et annoncé qu'ils vont rouvrir l'enquête et rencontreront l'INWC-SA le 2 avril. La pétition, signée par Ruth Ntlokose, deuxième Vice-présidente du NUMSA, qui en a donné lecture, déclare :

"Gugu Ncube et beaucoup de survivantes d'agressions sexuelles et/ou de harcèlement sexuel qui ont eu le courage de dénoncer ces actes ou ceux qui les ont commis, se sont heurtées à l'incrédulité, à la banalisation  ou la minimisation de leur vécu ou de leurs attentes, au doute et à l'édulcoration de leur récit. Le harcèlement sexuel est source de ravages et de traumatismes; il s'inscrit dans le continuum de violence à l'encontre des femmes dont relèvent l'agression sexuelle, l'exploitation et les sévices.

Selon Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne :

"Nous soutenons le combat que livre Gugu pour obtenir justice, conformément à l'engagement pris par IndustriALL de s'opposer avec fermeté au harcèlement sexuel au travail. Nous sommes déterminés à éradiquer toute forme de violence fondée sur le sexe sur le lieu de travail."

En 2018, le gouvernement sud-africain a organisé un sommet national contre la violence fondée sur le sexe et contre le féminicide; il a récemment créé une juridiction compétente pour les délits sexuels dans le but d'enrayer la violence à l'égard des femmes.