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PROFIL: Le CFMEU se bat pour les travailleurs australiens

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2 décembre, 2014Fondé en 1915 en tant que Fédération des Salariés du Charbon et du Schiste d’Australasie, l’affilié d’IndustriALL CFMEU (Syndicat des industries de la construction, forestières, des mines et de l’énergie) a évolué pour devenir l’un des plus grands syndicats d’Australie et représente plus de 120.000 adhérents.

PROFIL

PAYS : Australie

SYNDICAT :CFMEU (Syndicat des industriesde la construction, forestières, des mines et de l’énergie)

TEXTE :Alexander Ivanou

L’an prochain, le CFMEU célébrera ses 100 ans d’histoire dans la lutte pour les droits des travailleurs, tant en Australie que par-delà ses frontières. Ce syndicat a été le premier à obtenir la semaine des 35 heures, pour les mineurs de Broken Hill en Nouvelle Galles du Sud et cela remonte à 1920. Cette avancée a été étendue à tout le secteur charbonnier en 1970.

Une autre avancée est celle du premier plan de pension à l’échelle de toute une industrie et qui date des années 1940. Et grâce au CFMEU, les travailleurs du secteur charbonnier ont droit à 13 semaines de congés payés après 8 années de service, même s’ils changent d’employeur.

Cependant, la lutte est loin d’être terminée. Le CFMEU traverse une période de grands défis causée par la mauvaise santé de l’économie mondiale et le pouvoir croissant des multinationales.

Andrew Vickers est Secrétaire général de la Section des Mines et de l’Énergie du CFMEU et Président de la Section des Mines d’IndustriALL ainsi que membre de notre Comité exécutif. Il explique :

“Le syndicalisme en Australie est face à une série de scénarios compliqués. Nous sommes témoins d’une chute spectaculaire du prix des matières premières, en particulier le minerais de fer et le charbon. En conséquence, les grands employeurs, BHP Billiton, Rio Tinto, Glencore, Peabody et Anglo réduisent drastiquement le nombre de leurs salariés et, dans certains cas, ferment des mines.

“Dans le même temps, la stratégie économique de Rio Tinto et de BHP, au niveau du minerai de fer, est d’accroître constamment la production, alors même que les prix chutent en raison de l’abondance des stocks. La stratégie paraît donc consister à mettre la pression sur d’autres producteurs pour leur faire fermer boutique.

“Pour ce qui est du charbon, BHP accroît également sa production dans un marché déjà en surabondance et réduit le nombre de ses salariés permanents. Sans aucune honte, ils remplacent les salariés permanents licenciés par des embauches temporaires et des travailleurs en sous-traitance. Ceci est ouvertement contraire à « l’intérêt national » dont les politiciens australiens nous parlent si souvent. Mais nos politiques ont trop peur de ces multinationales géantes pour les faire rentrer dans le rang.”

Vickers précise que

le CFMEU a tenu un rôle fondamental pour assurer l’une des meilleures, sinon LA meilleure, législation au monde en matière de santé et sécurité pour le secteur charbonnier. En effet, à une époque où la pneumoconiose, aussi appelée aussi maladie du mineur, est en recrudescence, l’Australie n’en a pas connu un seul cas depuis le début des années 1970.

La campagne mondiale d’IndustriALL en faveur de meilleurs droits pour les travailleurs au sein du géant minier Rio Tinto est puissamment soutenue par le CFMEU. Se battre contre les pernicieuses conditions du travail précaires sont aussi des priorités sur notre agenda.

Tony Maher, Président national du CFMEU National et membre du Comité exécutif d’IndustriALL souligne ce qu’il appelle une tendance insidieuse au sein du secteur minier en Australie, à savoir mettre une intense pression sur les sous-traitants pour qu’ils cassent les salaires des travailleurs pour obtenir de nouveaux contrats ou maintenir ceux existants. Les grandes compagnies du charbon exigent de leurs sous-traitants que le niveau des salaires soit dans la plupart des cas 30% inférieur à ce qu’il était il y a deux ans.

Résoudre le problème du travail précaire est un défi en Australie où la législation impose des limites à la poursuite d’abus concernant la sous-traitance et les embauches temporaires. Des arrangements bidons sont possibles en vertu desquels des travailleurs sont considérés comme « occasionnels » alors qu’ils sont en fait à plein temps et permanents.

Le CFMEU prend les défis du temps présent à bras-le-corps avec le soutien d’une armée de travailleurs et travailleuses et fort d’un passé riche en victoires.