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Un syndicat lance une application pour organiser les métallos kényans

28 octobre, 2020Le Syndicat fusionné des travailleurs kényans de la métallurgie (AUKMW) a lancé une application qui servira à recruter et organiser de nouveaux adhérents.

Pour rejoindre le syndicat, les candidats doivent télécharger l'application sur leur téléphone mobile, donner leur identité et indiquer le secteur dans lequel ils travaillent. Cette application, qui a été lancée avec le soutien du Centre de solidarité, permet aux membres de payer leur cotisation à l'aide d'une plateforme de paiement mobile.

Avec les règles imposées par le Covid-19, qui empêchent les grands rassemblements, l'utilisation des plateformes en ligne devient la règle pour le syndicat de la métallurgie, qui représente les travailleurs de l'automobile, de la métallurgie et la sidérurgie, et d'autres secteurs. Le syndicat organise aussi des campagnes en ligne pour combattre le travail précaire dans ces secteurs, et plus particulièrement les bas salaires et le peu de prestations des travailleurs contractuels.

L'AUKMW a signé en 2019 des mémorandums d'accord avec des associations de mécaniciens travaillant sur les bords des routes, qui représentent des milliers de travailleurs informels. Ces accords permettent au syndicat de représenter les travailleurs informels et de protéger leurs droits conformément à la législation du travail. Le secteur informel fournit les accessoires et pièces de rechange et assure la réparation et l'entretien de voitures en majorité de seconde main et importées du Japon, de Corée et d'autres pays. La nouvelle application permet au syndicat de toucher davantage de travailleurs informels.

En collaborant avec des associations de travailleurs informels, l'AUKMW réagit au "déficit de travail décent" décrit par la Conférence internationale du travail dans sa recommandation 204 sur la transition de l'économie informelle vers l'économie formelle. Elle mentionne la liberté syndicale, le dialogue social, le rôle des organisations d'employeurs et de travailleurs et les salaires minima en tant que matières à traiter pour améliorer les conditions de travail des travailleurs informels.

Pour la secrétaire générale de l'AUKMW, Rose Omamo,

"Recruter dans les grandes entreprises et dans les petites sont deux choses. Dans les grandes, nous atteignons les planchers imposés par la législation du travail et concluons des conventions collectives. Mais dans les petites entreprises éloignées des villes, nous avons moins de membres auxquels nous devons encore donner accès aux services du syndicat.

"Nous étendons aussi nos services aux travailleurs contractuels et à tous ceux qui travaillent dans le secteur informel, souvent dans des conditions précaires. Ce sont ceux-là qui bénéficieront le plus de l'application."

Paule France Ndessomin, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, a déclaré :

"La pandémie stimule l'esprit d'innovation des syndicats et leur donne l'occasion de recourir aux technologies numériques. Le recrutement, l'organisation, les campagnes et la formation se font maintenant en ligne, à l'aide d'appareils tels que smartphones et tablettes. Cette évolution est louable et elle transforme le syndicat. L'AUKMW est un des pionniers qui ont su tirer parti des technologies numériques pour renforcer le pouvoir des syndicats."