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Afrique du Sud : Le viol et le meurtre horribles d'une employée d'Amplats restent impunis

22 février, 2012

L'ICEM proteste contre le fait que le meurtre, le 6 février, d'une employée d'American Platinum (Amplats) n'ait toujours pas été tiré au clair. Pinky Mosiane a été violée et tuée dans un puits de la mine Khomanani d'Amplats, à Rustenburg, dans la province du Nord-Ouest.

L'ICEM appuie la requête de son affilié National Union of Mineworkers (NUM) qui demande que les autorités prélèvent des échantillons d'ADN de tous les membres du personnel présents cette tragique journée du 6 février.

Réunie à Johannesburg, en Afrique du Sud, trois jours après ces actes méprisables, l'Organisation régionale de l'Afrique subsaharienne (SSARO) de l'ICEM a adopté un communiqué dénonçant en termes vifs la violence au travail contre les femmes, et évoquant en particulier le meurtre de sang-froid de Mosiane dans cette mine d'Amplats. Son agresseur lui a écrasé le visage avec un lourd morceau de roche après l'avoir violée.

  

Le communiqué de la SSARO est rédigé en ces termes :

"Dans la matinée du 6 février, une travailleuse de 28 ans a été violée et assassinée dans la mine Khomanani, propriété d'Amplats, une filiale à cent pour cent d'Anglo American.

"Cette agression barbare et néanderthalienne contre une innocente jeune travailleuse est un exemple flagrant de discrimination fondée sur le sexe et d'abus de pouvoir contre une femme. L'agression sexuelle est quelque chose de cruel, d'inhumain, d'horrible. Le mineur qui travaille sous terre est confronté quotidiennement à la mort ou à la blessure que peuvent provoquer un éboulement ou une machine. La menace de la mort et de l'agression sexuelle aggrave encore l'insécurité de l'être humain. Un collègue de travail qui était supposé se conduire en être humain s'est comporté en animal.

"Le National Union of Mineworkers s'est battu pour que les femmes puissent travailler dans la mine. Il ne faut pas que cet incident ou d'autres nous poussent à revenir sur les progrès qu'ont obtenus les femmes en matière d'égalité de droits dans l'emploi."

Celui qui n'aime pas une femme, qui ne respecte pas une femme, méprise sa propre mère sortie de la chaleur du ventre d'une femme.  

"En notre qualité de Comité exécutif de l'ICEM pour l'Afrique et de structure des femmes de l'ICEM pour l'Afrique, nous condamnons fermement cet acte atroce de barbarie.

"Les mines et tous les lieux de travail doivent être des milieux sûrs pour les femmes comme pour les hommes. C'est à l'employeur qu'il incombe de faire en sorte que le lieu de travail soit sûr pour tous. Nous tiendrons l'employeur pour responsable de cette tragédie.

"Nous réclamons une enquête complète et rapide sur ces crimes. Nous comptons que les coupables soient traduits en justice, quels qu'ils soient. Nous appelons la police à enquêter en profondeur étant donné que la mine tient des statistiques sur qui travaille où et quand. Nous lui demandons de recourir à toutes les techniques de médecine légale dont elle dispose afin de trouver le coupable. Nous suivrons cette affaire et nous veillerons à ce que justice soit faite. Nous demandons aussi une peine lourde pour le ou les coupables lorsqu'ils seront démasqués.

"Cette jeune femme avait 28, elle avait un enfant; son avenir et ses rêves ont été détruits par un acte de violence barbare commis par un homme. C'est là la triple oppression contre laquelle nous devons continuer à lutter pour que la femme africaine soit réellement libérée. 

"Nous invitons nos camarades à se rallier autour de ce slogan : Plus une seule femme ne doit être violée; Plus une seule femme ne doit être assassinée.  

"Nous appelons les affiliés et les organisations-sœurs de l'ICEM à publier ce communiqué sur leurs sites Internet et à le diffuser largement dans la presse."