Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM - N° 78, mars 2012

8 mars, 2012

 

Dans ce numéro, nous abordons l’atelier régional VIH/SIDA de l’ICEM à Johannesburg, les développements du Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et les conséquences graves de la crise de financement.

 

Atelier régional VIH/SIDA de l’ICEM à Johannesburg

L’atelier régional d’Afrique subsaharienne tenu à Johannesburg du 14 au 16 février a été un succès. Grâce à la participation active des coordinateurs nationaux de dix pays, une révision des activités en 2010 et 2011, soit les deux premières années sur trois du cycle en cours, a été menée. Les participants ont également présenté les plans nationaux pour 2012, la dernière année du projet actuel.

Les défis et opportunités cruciaux pour de futures méthodes créatives de la réponse au VIH et au SIDA dans l’environnement social et économique actuel ont été élaborés. Dans un autre groupe de travail, les éléments clés pour un nouveau cycle potentiel en 2013-2015 ont été développés. La conclusion de ce travail a été concrétisée par trois présentations power point de la part de trois groupes qui constituent une contribution précieuse pour le nouveau projet potentiel.

Evelyn Serima, la spécialiste technique VIH/SIDA de l’équipe Travail décent en Afrique occidentale et méridionale du bureau du BIT à Pretoria, a présenté les progrès effectués dans la mise en œuvre de la Recommandation 200 du BIT concernant le VIH et le SIDA et le monde du travail ainsi que les nouveaux objectifs pour 2015, particulièrement l’initiative triple zéro d’ONUSIDA : aucune nouvelle infection, aucun décès et aucune discrimination. Sa présentation était particulièrement importante pour le travail à venir après 2012.

    

Le Fonds mondial a 10 ans -  anniversaire sans réjouissances

Le Fonds mondial célébrait son dixième anniversaire fin janvier. Ces 12 derniers mois, marqués par le départ du Directeur exécutif à la demande du Conseil, ont constitué la période la plus difficile du Fonds.

Les problèmes qu’allait rencontrer le Fonds en 2011 étaient prévisibles lorsqu’il avait déclaré en octobre 2010 avoir besoin de plus de 13 milliards de dollars pour couvrir les demandes anticipées pour 2011-2013 mais que les donateurs promirent seulement 11,7 milliards.

Puis, le 23 janvier 2011, l’Associated Press a publié un article intitulé « La fraude gangrène le Fonds mondial de la santé » ("Fraud Plagues Global Health Fund") fondé sur des rapports publics de l’Office de l’Inspecteur général (Office of the Inspector General - OIG). L’histoire a eu l’effet d’une bombe. Alarmés, les donateurs du Fonds ont mis en suspens les contributions promises jusqu’à ce que ce dernier prenne des démarches claires pour éliminer toute fraude.

Les découvertes de l’OIG concernant la fraude étaient évidemment importantes et nécessitaient des démarches. Mais l’OIG n’a pas marqué une grande différence entre les fraudes pures et simples et de nombreux délits de moindre importance tels que les rapports de dépense utilisant des photocopies plutôt que des originaux.

Le Fonds a mis en place un panel de haut niveau pour examiner comment le Fonds identifie et gère le risque de ses subventions. Ce panel a publié un rapport inquiétant quant au nombre de points à régler.

La spirale descendante a continué lorsque le Fonds mondial a annulé la 11ème Série trois mois après l’avoir lancée en août 2011, faute de financement adéquat.

L’effondrement s’est conclu lorsque le Conseil du Fonds mondial, après avoir étudié les faits de l’année passée et mené une évaluation en profondeur de la performance de gestion de Michel Kazatchkine, le Directeur exécutif du Fonds, a conclu que le Dr Kazatchkine devait partir. Il a donné sa démission le 24 janvier 2012 après que le Conseil ait nommé un Directeur général auquel tous les cadres rapporteront.

Le Fonds mondial effectue un travail vital qui influence des millions de vies. Il ne peut pas se permettre une deuxième année comme la dernière, et pourrait garder des séquelles permanentes si c’était le cas.

(Source: Global Fund Observer, numéros 175 du 6 février 2012. Le GFO est une publication gratuite dAidspan www.aidspan.org; pour le recevoir, veuillez envoyer un courriel à [email protected])

                

Le déboursement retardé des subventions menacent la CAT en Afrique du Sud

La Campagne d’action de traitement (Treatment Action Campaign - TAC), un bénéficiaire secondaire (BS) de la 6èmeSérie de subvention en Afrique du Sud, a connu des retards significatifs dans l’octroi de ses déboursements. La CAT affirme qu’en raison de ces délais, l’organisation est dangereusement proche de devoir fermer ses portes. La CAT est mondialement connue pour son travail de promotion novateur sur le traitement du VIH en Afrique du Sud.

Le Département national sud-africain de la santé (South Africa National Department of Heath - NDOH) est le bénéficiaire principal de la subvention VIH. Sous les termes du contrat avec le NDOH, la CAT devait recevoir 6,5 millions de rands (833’000 dollars US) d’ici le début de juillet 2011 pour couvrir les dépenses jusqu’à la fin de l’année.

La CAT n’a encore pas reçu aucun de ce financement. Le 1erjanvier 2012, la CAT aurait dû bénéficier d’un autre déboursement de 2,7 millions de rands (346’000 dollars US) pour couvrir les dépenses allant de janvier à mars 2012. Ce financement n’a également pas été versé, portant le déficit à 9,2 millions de rands (1,2 millions de dollars US).

Le 23 novembre 2011, la CAT a publié un communiqué dans lequel elle déclare que l’organisation fait face à une potentielle fermeture en raison du manque de fonds. Le communiqué affirme que la CAT dépendait de la subvention du Fonds mondial pour une grande partie de son travail. Il mentionnait en outre que les délais étaient essentiellement dus à la mauvaise administration du NDOH.

(Source: Global Fund Observer, numéro 176 du 20 février)

                      

Zimbabwe : perception de l’impôt pour le SIDA en hausse

Dans le contexte actuel des fonds pour le VIH/SIDA à la baisse, l’impôt novateur du Zimbabwe - une taxe de trois pourcent sur le revenu - est devenu une source de financement prometteur pour le pays, grâce à l’augmentation des revenus perçus ces deux dernières années.

L’impôt a été introduit en 1999 pour compenser le soutien réduit des donateurs, mais les salaires bas et la piètre performance de l’industrie signifiaient un manque d’argent jusqu’à récemment. Dans un rapport sur l’avancée du Zimbabwe dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement contre le VIH/SIDA, adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2001, le gouvernement a admis que l’impôt était « essentiellement inexistant en 2007-2008 en raison des défis économiques auxquels le pays était confronté ».

Selon le Conseil national sur le SIDA, un total de 20,5 millions de dollars US a été prélevé en 2010, contre 5,7 millions l’année précédente ; les chiffres pour 2011, pas encore confirmés, suggèrent un prélèvement de 25 millions.

Bien que 347’000 personnes sont sous traitement antirétroviral dans le pays, 600’000 autres en ont besoin. Ce fossé s’est élargi après que le Zimbabwe a adopté les nouvelles directives de l’Organisation mondiale de la santé qui recommandent une administration plus avancée des traitements.

L’impôt pour la lutte contre le SIDA a contribué à acheter presque un quart des ARV, 76% du programme étant financé par les donateurs internationaux tels que le Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme ainsi que le Département britannique pour le développement international. Mais le Zimbabwe, un des pays les plus touchés par le VIH/SIDA, a encore besoin de beaucoup de fonds pour couvrir le fossé entre les traitements nécessaires et ceux fournis.

(Source : IRIN, Harare, 3 février)

                              

L’Afrique du Sud va produire des composants actifs d’ARV

L’Afrique du Sud prévoit de construire une usine pharmaceutique de 1,6 milliards de rands pour produire les composants de médicaments antirétroviraux. L’usine est une coentreprise entre le gouvernement et Lonza, une entreprise de chimie et de biotechnologie suisse.

À l’heure actuelle, la plupart des médicaments antirétroviraux utilisés en Afrique du Sud sont fabriqués sur place mais les composants actifs sont importés. L’Afrique du Sud est le plus grand marché de médicaments antirétroviraux. Les importations pharmaceutiques constituent un des postes les plus importants dans le déficit commercial du pays.

(Source : Business Day, Johannesburg, 10 février)

                                    

République démocratique du Congo : le manque de financement alarme

Les vies de milliers de personnes séropositives en République démocratique du Congo (RDC) sont en péril en raison du déclin de financement par les donateurs et le manque important de traitement, selon Médecins sans Frontières (MSF).

Plus d’un million de personnes vivent avec le VIH et sur les 350’000 qui nécessitent un traitement, seuls 44’000 (13%) le reçoivent. Trois quarts du financement en RDC provient du Fonds mondial, un quart d’UNITAID et de PEPFAR, le plan d’aide d’urgence à la lutte contre le SIDA initié par le président Bush en 2003. Le financement précédent de la Banque mondiale a pris fin en 2011.

Étant donné que la RDC n’a pas été sélectionnée dans les subventions des 9èmeet 10èmeSéries du Fonds mondial, elle utilise des fonds des séries précédentes qui dureront jusqu’en 2014 au plus tard, sans compter les augmentations d’échelle. Les fonds d’UNITAID fournis via la Clinton Health Access Initiative sont destinés aux ARV pédiatriques et secondaires et PEPFAR fournit des fonds pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.

(Source : IRIN, Nairobi/Kinshasa, 2 février)

                                          

Nouvelles de Global Unions

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITFwww.itfglobal.org), dans sa dernière mise à jour VIH/SIDA n° 119 du 1eret 15 février, traite de la signature d’une politique VIH et SIDA entre la Confédération des ouvriers du rail de Bolivie et deux entreprises ferroviaires. Elle attire également l’attention des affiliés sur le processus de révision de la Recommandation 200 de l’OIT concernant le VIH et le SIDA et le monde du travail, ainsi que sur l’importance de l’implication des syndicats dans ce processus de vérification de la mise en œuvre de la Recommandation.

                                            

Il y a cinq ans : tiré du numéro 18 de mars 2007

Le premier numéro du bulletin électronique VIH/SIDA de lICEM a été publié en octobre 2005. Dans les numéros actuels, nous faisons référence à un article du même mois mais publié il y a cinq ans et en suivons les développements.

Dans le numéro de mars 2007, nous faisions un rapport sur la signature d’un Accord-cadre mondial (GFA en anglais) avec la multinationale du papier Svenska Cellulosa Aktiebolaget (SCA), qui comprenait une clause VIH/SIDA. L’entreprise avait accepté de se conformer au Code de bonnes pratiques sur le VIH/SIDA et le monde du travail de l’OIT.

Nous soulignions l’importance d’une telle clause pour les affiliés. Si une entreprise accepte de se conformer à ce code, cela ouvre toute une série de possibilités pour des négociations et des activités pour les syndicats actifs au sein de l’entreprise en question. Les dix principes clés du code comprennent la non-discrimination, l’égalité des sexes, la confidentialité, la prévention, les soins et le soutien. Un GFA s’applique à toutes les opérations d’une entreprise, y compris à l’étranger. Souvent, la direction locale n’est pas habituée à un GFA signé par la direction du siège. Il faut insister sur la mise en œuvre et la conformité !

Malheureusement, seule une minorité des GFA de l’ICEM comprennent une clause concernant le VIH/SIDA.

Nous abordions également la nomination du nouveau directeur exécutif du Fonds mondial, Michel Kazatchkine. Il a récemment donné sa démission (voir bulletin électronique n° 77, février 2012).

                                                    

La newsletter de lICEM - comment sinscrire

Pour s’inscrire à ce bulletin, veuillez envoyer un courrier électronique à [email protected]. Veuillez mentionner « inscription au bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM » dans le sujet.