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Bulletin électronique VIH/SIDA de l’ICEM - N° 79, avril 2012

16 avril, 2012

Dans ce numéro, nous abordons le projet VIH/SIDA en Inde, la Journée de la femme en Côte d’Ivoire et le renouvellement des licences minières liées à des politiques contre le VIH et la turberculose sur le lieu de travail en Afrique du Sud. Nous lançons également un appel au gouvernement canadien pour qu’il évoque la question du VIH/SIDA lors du Sommet du G8 le mois prochain aux USA.

Projet VIH/SIDA sur le lieu de travail en Inde

Le rapport final du projet VIH/SIDA sur le lieu de travail en Inde révèle son énorme impact. Sponsorisé par l’entreprise pharmaceutique allemande Boehringer Ingelheim, le projet a été mis en oeuvre à partir d’août 2008 et a pris fin au début 2012.

Le projet a permis à soixante et une personnes de devenir maîtres formateurs, et ceux-ci ont à leur tour organisé 28 programmes dans lesquels 709 éducateurs de pairs ont reçu une formation de compétences. Une attention particulière a été accordée aux femmes, qui ont bénéficié de formations qui leur étaient exclusivement réservées. De plus, des programmes d’assainissement ont été organisés pour le personnel paramédical ainsi que pour les enseignants et les élèves des écoles d’entreprise.

Les programmes complémentaires de proximité ont permis à presque 20’000 personnes de bénéficier de messages de sensibilisation et de changement de comportement.

Journée de la Femme en Côte d’Ivoire

La coordinatrice VIH/SIDA pour l’Afrique de l’Ouest francophone, Charlotte Nguessan, a organisé un symposium très réussi sur la violence à l’encontre des femmes destinées aux femmes travaillant dans le secteur pétrolier de la Côte d’Ivoire. Plus de 200 femmes ont participé aux délibérations ; les directeurs des ressources humaines des entreprises étaient également présents lors de la réunion. La violence sexuelle est un facteur de transmission des infections par le VIH. Un appel a été lancé pour mettre fin à la violence envers les femmes et pour introduire des sanctions efficaces contre de telles violations.

Dans une déclaration faite lors de la Journée internationale de la Femme, le 8 mars, la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH et le SIDA a fait appel aux dirigeants mondiaux afin qu’ils fournissent les ressources nécessaires pour cesser l’infection des femmes par le VIH. Les femmes représentent environ la moitié des personnes vivant avec le VIH et le SIDA sur terre. Leur proportion s’élève à 59 % en Afrique subsaharienne et 53 % dans les Caraïbes. Dans toutes les régions, la prévalence du VIH chez les femmes a augmenté dramatiquement à travers les années.

    

Afrique du Sud : pas de politique sur le VIH et la tuberculose sur le lieu de travail, pas de licence minière

Lors de sa déclaration faite à des centaines de mineurs et de membres de la communauté à Carletonville en Afrique du Sud à l’occasion de la Journée mondiale contre la tuberculose, le député président  Kgalema Mothlanthe, un ancien secrétaire général du syndicat national des mineurs (National Union of Mineworkers - NUM) a exhorté l’industrie minière à améliorer les services contre la tuberculose en étendant les services de santé aux personnes des communautés proches et aux mines disposant d’un accès limité aux services de santé. Lors du même événement, la ministre des ressources minérales Susan Shabangu a annoncé que les entreprises minières qui ont des politiques contre le VIH et la tuberculose sur le lieu de travail contrôlées par son ministère devront les soumettre afin de renouveler leur licence minière.

En marge de l’appel du président député en faveur d’un dépistage du VIH et de la tuberculose d’ici l’année prochaine, les célébrations de la Journée mondiale contre la tuberculose étaient accompagnées de dépistages de ces maladies durant lesquelles au moins 1’220 personnes ont été testées contre la tuberculose et 260 contre le VIH.

Comme dans beaucoup de pays en Afrique méridionale et en Afrique de l’est, le fort taux de tuberculose est alimenté par une importante prévalence du VIH. Bien que nombre de personnes sont porteurs de la tuberculose, seuls 10 % développent la maladie activement. Cependant, en raison de leur système immunitaire compromis, les personnes vivant avec le VIH ont 37 fois plus de risques de le faire. Les mineurs courent également un risque plus élevé de contracter la tuberculose à cause des mauvaises conditions de vie, souvent dans les hôtels mal aérés et surpeuplés réservés aux hommes qui ont caractérisé l’histoire minière de l’Afrique du Sud et ont facilité la transmission de la tuberculose. Les mineurs exposés aux forts taux de silice attrapent souvent une maladie respiratoire appelée silicose qui augmente les risques de développer la tuberculose à un stade actif.

(Source : IRIN News, Carletonville, 26 mars)

          

Campagne du G8 contre le SIDA

Les syndicats à travers l’Afrique et le Canada font appel auprès du gouvernement canadien pour mettre l’emphase sur le VIH et le SIDA lors du prochain sommet du G8 aux États-Unis, tenu à Camp David au Maryland les 18 et 19 mai 2012, avec le thème  « Une génération sans SIDA d’ici 2015 ».

Une campagne de lobbying livre des messages directement au Premier ministre Stephen Harper au Canada et aux ambassades et consulats canadiens en Afrique. Ils lui demandent de prendre les devants dans l’appel fait au G8 de mettre en œuvre la Déclaration politique 2011 des Nations unies sur le VIH et le SIDA et de reconstituer les ressources du Fonds mondial de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Ils exigent aussi que les pays du G8 appliquent la Recommandation 200 de l’OIT concernant le VIH et le SIDA et le monde du travail, et de renforcer le cadre de reddition des comptes du G8.

Les syndicats considèrent que les objectifs de la Déclaration politique des Nations unies constituent un plan d’action défini chronologiquement ainsi qu’une extension logique de l’engagement du G8 en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien contre le VIH. Les progrès doivent être suivies par l’intermédiaire du mécanisme de reddition du G8. La même approche devrait être appliquée pour les nombreuses déclaration du G8 en faveur d’un Fonds mondial pleinement soutenu.

(Source : courriels du CTC et de la CSI)

              

Le financement extra gouvernemental du Fonds mondial

95 % du financement du Fonds mondial provient des gouvernements des pays riches. Depuis des années, le Fonds a essayé d’obtenir des revenus d’autres sources. Malgré des donations considérables de la part de fondations telles que la Fondation Gates (750 millions de dollars US pour la période allant de 2011 à 2016) et des entreprises du secteur privé (Chevron a promis 55 millions de dollars US pour 2008-2013), et en dépit des campagnes de marketing de produits telles que (PRODUCT) REDTM qui a généré 180 millions de dollars à ce jour, ces contributions ne constituent qu’une proportion très faible des revenus.

Les gouvernements et les activistes ont fait des recherches pour trouver des moyens innovants de générer des revenus supplémentaires, pas seulement pour le Fonds mondial lui-même, mais pour la lutte contre les maladies spécifiques et en faveur de la santé et du développement en général. Deux des idées étudiées sont la taxe sur les billets d’avion et celle sur les transactions financières. La  première est déjà une réalité. Entre 2006 et 2011, elle a permis de récolter 2 milliards de dollars pour UNITAID, un organisme d’achat de médicaments contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme. La taille et la portée de la taxe varie selon les pays. Il s’agit d’une somme importante considérant que seuls neuf pays l’appliquent, parmi lesquels le Chili, la France et la Corée du Sud sont les contributeurs les plus importants. Elle constitue 70 % des revenus d’UNITAID.

En Septembre 2011, UNITAID a mandaté une étude pour savoir comment mettre en œuvre une taxe sur les transactions financières (TTF) au niveau national. Les auteurs de l’études ont estimé qu’une taxe très modeste sur une gamme de transactions financières différentes pourrait générer 265 millions d’euros annuellement dans les pays du G20. L’idée d’utiliser une TTF pour financer le développement international existe depuis une décennie au moins mais a peu de chances d’être appliquée universellement.

(Source: Global Fund Observer, numéro 178 du 13 mars 2012. Le GFO est une publication gratuite dAidspan www.aidspan.org; pour le recevoir, veuillez envoyer un courriel à [email protected])

              

Les travailleuses du sexe en Afrique en haut de la liste d’infection par le VIH

Les prostituées en Afrique subsaharienne ont un des taux d’infection par le VIH le plus élevé dans le monde d’après une étude internationale. Les conclusions de la recherche recommandent également que la prostitution devrait être légalisée pour rendre les conditions de travail plus tolérables et réduire le taux d’infection.

L’étude, publiée jeudi dernier par le journal médical The Lancet, a été financée par la Banque mondiale et les Nations unies et effectuée par la John Hopkins School of Public Health, basée aux États-Unis.

Elle recommande une extension et une augmentation urgentes des programmes contre le VIH. Les chercheurs ont sondé environ 100’000 prostituées dans 50 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine, des Caraïbes et du Moyen Orient. Ils ont découvert que celles d’Afrique subsaharienne présentaient la prévalence du VIH la plus élevée. Le sondage effectué entre les années 2007 et 2011 a montré dque les prostituées du Kenya, de l’Ouganda, de Madagascar, d’Afrique du Sud, du Malawi et du Zimbabwe connaissaient les taux d’infection les plus élevés.

(Source : Africa Review, Nairobi, 19 mars)

                                  

L’OIT au Conseil des droits de l’homme des Nations unies

Lors de sa 19ème Session du 20 mars 2012, le Conseil des droits de l’homme a tenu une réunion-débat sur les personnes touchées par le SIDA. L’importance de l’action sur le lieu de travail a été mis en avant par l’OIT ainsi que les gouvernements du Brésil et de la France.

Alice Ouédraogo, directeur du Programme de l’OIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail a souligné que la protection des droits de l’homme au travail est essentielle et que la Recommandation de l’OIT sur le VIH et le SIDA et le monde du travail, la première norme de droit fondamental concernant le VIH/SIDA devrait être utilisée à grande échelle pour améliorer la protection légale contre la discrimination. L’importance du lieu de travail dans la protection des droits des personnes touchées par le SIDA a été appuyée par le Brésil et la France.

Moyses Toniolo, du réseau national brésilien des personnes vivant avec le VIH/SIDA (National Network of People Living with HIV/AIDS, Brazil) a déclaré qu’il existait de nombreuses formes de discrimination sur le lieu de travail. Il est important de démystifier le VIH/SIDA, de montrer qu’il ne peut pas être répandu au travail à travers les simples interactions sociales et de changer la perception des personnes infectées pour qu’elles ne soient plus stigmatisées.

(Source : site internet de l’OIT/SIDA)

                                        

Nouvelles des Global Unions

La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF – www.itfglobal.org), dans sa dernière mise à jour VIH/SIDA n° 120, publiée en mars, fait un rapport sur la mise en place du premier réseau d’ouvriers du transport séropositifs. USAFERI a été enregistrée en tant qu’organisation communautaire auprès du gouvernement kenyan.

La feuille d’information d’avril 2012 du programme suédois contre le VIH et le SIDA sur le lieu de travail (Swedish Workplace HIV and AIDS Programme - SWHAP), géré conjointement par le conseil international de l’industrie minière suédoise (International Council of Swedish Industry - NIR) et le syndicat industriel et minier suédois (Swedish Industrial and Metalworkers’ Union - IF Metall) aborde une réunion de son réseau d’éducateurs de pairs. Ces derniers sont au cœur de la plupart des programmes contre le VIH/SIDA. Leur travail est exigeant et stressant et il est donc important pour eux de pouvoir se réunir afin de partager des comptes-rendus sur les expériences reports et les stratégies utiles pour remplir leur rôle.

                                            

Il y a cinq ans : tiré du numéro 19 d’avril 2007

Le premier numéro du bulletin électronique VIH/SIDA de lICEM a été publié en octobre 2005. Dans les numéros actuels, nous faisons référence à un article du même mois mais publié il y a cinq ans et en suivons les développements.

Dans le bulletin électronique d’avril 2007, nous abordions, entre autres, la campagne du G8 et les progrès en Côte d’Ivoire, deux sujets qui apparaissent également dans ce numéro.

La campagne du G8 en 2007 était menée par le Programme contre le SIDA de Global Union, qui a malheureusement cessé d’exister. Nous avions rédigé des modèles de lettre à envoyer aux ambassades allemandes, puisque le G8 prenait place cette année-là à Heiligendamm en Allemagne. Étant donné que ce pays tenait également la présidence de l’UE pour les six premiers mois de 2007, il avait organisé la Conférence de la présidence de l’UE à Brême en mars et avait choisi le VIH/SIDA comme sujet de santé principal. La chancelière Angela Merkel avait donné le discours principal. Elle avait notamment fait référence au G8 de manière répétée, ce qui était compréhensible étant donnée la double présidence allemande. L’Allemagne avait placé le VIH/SIDA sur l’agenda du Sommet et avait promis que des progrès seraient effectués.

Le rapport final de la conférence à Brême, appelé Déclaration de Brême, faisait référence aux syndicats : « Nous invitons les employeurs et les syndicats à assurer des politiques de non-discrimination pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA et les groupes vulnérables sur le lieu de travail et à réduire les craintes d’infection, de stigmatisation et de discrimination au sein du personnel en fournissant des informations objectives et fondées et un accès à la prévention, au dépistage, au traitement et soins selon le Recueil de directives pratiques du BIT sur le SIDA et le monde du travail ».

Concernant l’autre sujet traité dans le numéro d’avril 2007, il est regrettable que la guerre civile en Côte d’Ivoire ait réduit à néant de nombreux progrès et perturbé les services contre le VIH et le SIDA. Cependant, le travail dans le cadre du projet sponsorisé par le l’ICEM a continué dans la mesure du possible et les entreprises sont devenues plus coopératives.