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Schlumberger poursuit la destruction d'un syndicat égyptien indépendant

18 avril, 2012

Le géant français des services à l'industrie pétrolière, Schlumberger, continue de s'opposer aux tentatives d'un véritable syndicat indépendant pour organiser ses travailleurs en Égypte.

Les affiliés de l'ICEM du monde entier continuent de faire pression sur l'entreprise au nom des travailleurs licenciés juste après le congrès fondateur de la Fédération égyptienne des syndicats indépendants (EFITU), à laquelle est affiliée une section des travailleurs de Schlumberger.

Ces pressions commencent à attirer l'attention de la haute direction. La direction égyptienne n'ayant pas réagi à une démarche de son Secrétaire général, Manfred Warda, qui demandait une réunion pour trouver une solution au conflit, l'ICEM vient d'être informée que Schlumberger a récemment envoyé en Égypte une "mission d'information" composée des responsables juridique et du recrutement de son bureau régional de Dubaï.

Les deux représentants de l'entreprise ont rencontré le Président et le Secrétaire général de la section locale du  syndicat indépendant, tous deux au nombre des travailleurs licenciés, dont certains avaient été contraints de démissionner du syndicat.

  

L'ICEM a été informée qu'ils semblaient avoir écouté attentivement l'histoire dans tous ses détails mais n'avaient fait aucune promesse. Toutefois, ils ont évoqué la possibilité d'une indemnisation, prétendant qu'il serait trop difficile de les réintégrer, ce qui pourrait être interprété comme la reconnaissance par Schlumberger d'un mauvais comportement.

L'ICEM soutient les travailleurs licenciés qui refusent toute indemnisation et veulent retrouver leur emploi et reprendre leurs activités dans le syndicat. L'ICEM poursuivra cette campagne jusqu'à ce que le problème soit réglé.

Lors d'une précédente crise, Schlumberger Égypte avait organisé des réunions avec les travailleurs de ses sous-traitants. Au nombre de 1.500, ils représentent près de la moitié de son personnel dans le pays. Lors de réunions qui se tenaient à la base de Kattamia et au siège de l'entreprise, des représentants de la direction ont dit aux travailleurs contractuels que Schlumberger avait l'intention de changer de sous-traitants et qu'ils devaient résilier leurs contrats pour en recevoir d'autres plus tard, d'un nouveau sous-traitant.

Ces nouveaux contrats ne tiendraient pas compte de l'ancienneté, ce qui permettait à l'entreprise de renvoyer les travailleurs sa  ns indemnité dans les trois premiers mois, conformément à la législation égyptienne.

Mais le droit du travail égyptien est fort incertain et de très peu d'utilité. En théorie, l'ancienne législation de l'ère Moubarak reste d'application tandis que circulent au parlement au moins trois nouveaux projets de législation préparés par divers groupes politiques. Les dernières élections syndicales, organisées en 2007 par les anciens syndicats unitaires contrôlés par le gouvernement, tous affiliés à l'ETUF, ont été invalidées pour cause de corruption et les anciennes structures dirigeantes de ces syndicats ont été dissoutes et des comités de surveillance mis en place pour les gérer jusqu'à de nouvelles élections qui seront régies par la nouvelle législation.

L'état de choses actuel permet à des entreprises comme Schlumberger de profiter de la situation pour empêcher une authentique représentation de leurs personnels.

De précédents articles consacrés au conflit chez Schlumberger en Égypte figurent ici et ici.