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Swaziland : Fusion des fédérations syndicales dans l'intérêt de la démocratie

21 mars, 2012

Une fusion des fédérations syndicales a ouvert la voie à un mouvement en faveur de la démocratie et de l'indépendance des partis politiques au Swaziland. Le Congrès des syndicats du Swaziland (TUCOSWA) a tenu son premier congrès du 10 au 13 mars, avec pour priorité absolue l'instauration du multipartisme politique, faute de quoi il boycottera la parodie d'élections qui doit se tenir l'an prochain.

Le TUCOSWA, qui s'est constitué l'an dernier, a officiellement vu le jour à son congrès de Matsapha, et sa première initiative a été de réclamer l'enregistrement ainsi que la participation de partis politiques à la dernière monarchie absolue d'Afrique que dirige le despotique Roi Mswati III.

La nouvelle fédération syndicale regroupe la Fédération des syndicats du Swaziland (SFTU), la Fédération du travail du Swaziland (SFL), ainsi que le syndicat le plus puissant du pays, l'Association nationale des enseignants du Swaziland (SNAT). Forte de 50.000 adhérents, elle s'est engagée à obtenir des élections parlementaires ouvertes et équitables l'an prochain, sinon Mswati devra faire face à un boycott du scrutin.

  

Les partis politiques sont interdits depuis 1973 au Swaziland et le roi Mswati et sa cour ont si mal géré l'économie que les salaires ne sont plus versés dans le secteur public. Àson congrès fondateur, le TUCOSWA a annoncé qu'il allait mener une campagne nationale d'éducation dans le cadre de laquelle de vastes mouvements de protestation sont à attendre en avril et en mai.

Ces manifestations seront sûrement réprimées par la force par une police qui reste loyale au roi Mswati. D'ailleurs, une réunion de dirigeants du TUCOSWA qui se tenait à Lubombo en janvier pour discuter de l'introduction par le monarque d'une taxe sur la valeur ajoutée, a été dispersée par la police après que les syndicalistes aient refusé de l'annuler.

"Maintenant, les travailleurs sont plus déterminés à mener une action de base et dans les communautés pour jeter la lumière sur ce que le gouvernement devrait faire", a déclaré le Président du TUCOSWA, Barnes Dlamini.

Dans le discours qu'il a prononcé à la fin du congrès, son Secrétaire général, Vincent Ncongwane, a appelé la société civile – y compris les mouvements confessionnels et les associations culturelles – à ne pas souscrire à la farce électorale de l'an prochain.

Le roi Mswati s'appuie sur ce qu'on appelle un régime "tinkhundla", c’est-à-dire un système non-démocratique dans lequel tous les pouvoirs lui sont conférés et les questions administratives confiées aux chefs tribaux qui ont ses faveurs. Le parlement swazi a peu de pouvoirs, le roi Mswati nommant bon nombre des députés et sénateurs.