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Une mission de l'ICEM en visite en Équateur, en Colombie et au Costa Rica

6 février, 2012

Le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, le Vice-président de la région Amérique latine-Caraïbes, Sergio Novais, et la Personne-contact de la région, Carol Bruce, ont effectué, du 13 au 20 janvier, une mission en Équateur, en Colombie et au Costa Rica pour rencontrer des affiliés, nouer de nouveaux contacts et assister à une conférence sur le dialogue social en Colombie.

La mission est arrivée le 13 janvier en Équateur et, le lendemain, elle rendait visite au Syndicat des travailleurs de l'électricité, qui a joué un rôle fondamental dans la création de la nouvelle confédération des travailleurs du secteur public, qui compte 70.000 adhérents dans le secteur de l'électricité, ainsi que dans celui de la santé, dans l'industrie pétrolière, la compagnie nationale des téléphones, les travaux publics, l'enseignement et les transports. La création de cette fédération a pris trois ans.

Elle innove surtout par une nouvelle approche, axée sur la proposition plutôt que la protestation. Entre-temps, le dialogue tripartite s'est imposé comme une nécessité. L'idée est de développer l'État avec la participation des travailleurs. La confédération prône le processus de la révolution citoyenne. Elle diffuse un programme radiophonique d'éducation et d'information des travailleurs. Des mesures sont prises, conformément à une nouvelle loi, pour limiter l'externalisation.

L'ICEM peut s'attendre à recevoir prochainement une demande d'adhésion du Syndicat des travailleurs de l'électricité d'Équateur.

La délégation est arrivée à Cartagena de Indias, en Colombie, le 15 janvier. La conférence sur le dialogue social se tenait le lendemain et le seul employeur représenté était la mine de Carbones del Cerrejón, par deux cadres qui se sont félicités de la coopération avec l'ICEM qui a maintenu la paix sociale à la mine. Les syndicats qui ont participé à la conférence étaient Sintraelecol, Sintragasquimed, Sintracarbón, Sintravidricol, Sintracarcol, Fenaltec et USO, ainsi que l'affilié de la FIOM Sintracerramotoso.

Ces conférences se tiennent régulièrement depuis 2004. Un thème récurrent est celui de la sous-traitance. La question est de savoir si les conflits peuvent se régler par la voie du dialogue et si le dialogue a contribué à la négociation collective. Le dialogue social est une nouveauté dans un pays marqué par la violence endémique. L'idée est de contribuer à la paix en Colombie. Manfred Warda a expliqué quelques résolutions du Congrès, en particulier celle sur la création de la nouvelle Fédération syndicale internationale. Il a insisté sur le fait que la Colombie restera une priorité. Sergio Novais a précisé que l'intérêt du dialogue social est de continuer à parler et négocier régulièrement avec l'autre camp, et pas seulement pendant les négociations salariales. Il a expliqué que l'ICEM mène une action sur les "multilatinas" de la région dans le but d'organiser les travailleurs de ces entreprises. Les réseaux sont une des priorités pour la région et 12 réseaux fonctionnent déjà. Il reste à l'ICEM à insuffler nos valeurs et notre expérience à la nouvelle organisation.

Philippe Potdevin, de la mine de Cerrejón, a soumis à l'ICEM la possibilité d'élaborer un accord dans la ligne d'un Accord mondial basé sur le Pacte mondial. Cela pourrait inciter d'autres entreprises de Colombie à s'intéresser de plus près au dialogue social, et il a aussi indiqué qu'il exhorterait d'autres entreprises à collaborer avec l'ICEM.

Manfred Warda, Rodolfo Vecino, Carlos Bustos

Deux conflits ont fait l'objet d'une mention particulière. Premièrement celui portant sur le Président de l'USO, Rudolfo Vecino, qui a heureusement trouvé une issue avec sa réintégration juste avant l'arrivée de la délégation en Colombie. Le second conflit est toujours en cours et concerne l'ancien Président de Sintraelecol, Danuil Gómez, qui fait l'objet de menaces de mort. Son employeur, Gas Natural, a été prié de le transférer à Bogota, car sa vie est en danger à Cordoba.

Marcelino Lopez, lui aussi de Sintraelecol, est dans la même situation. Il semble que certaines entreprises collaborent ouvertement ou secrètement avec des paramilitaires dans cette sale guerre.

L'USO et Sintracerramatoso sont présents dans des régions que contrôlent les paramilitaires. Il leur est très difficile d'avoir accès aux travailleurs. Les adhérents sont harcelés et licenciés; ils sont aussi menacés et même tués tandis que de nombreuses multinationales travaillent avec des sociétés de sécurité liées aux paramilitaires. Il faudrait organiser une réunion des syndicats de l'énergie et de la mine afin d'élaborer des stratégies communes pour s'opposer au gouvernement et mettre sur pied un plan d'action.

L'USO se sent menacé d'annihilation. Ecopetrol est confronté à une privatisation et, en plus, avec la sous-traitance, les intérimaires sont six fois plus nombreux que les salariés directs, soit 60.000 pour 10.000.

En conclusion, Manfred Warda a proposé de faire pression sur Endesa et Repsol pour qu'ils se plient au processus de dialogue social. Il a toutefois terminé sur une critique à l'adresse des syndicats colombiens dont les structures semblent résister à la participation des femmes.

Entre-temps, l'ICEM essaie de mettre sur pied à Madrid un forum où les multinationales espagnoles s'engageraient à refuser la violence en Colombie et s'efforceraient de mettre fin aux assassinats de syndicalistes. La fondation espagnole ISCOD de l'UGT travaille avec des avocats spécialisés dans les droits de l'homme en Colombie, et le Coordinateur de l'ICEM pour la Colombie, Carlos Bustos, sera invité à se joindre à eux.

Le 18 janvier, la délégation a rencontré le conseil du syndicat Sitrapequia à San José, au Costa Rica. La discussion a porté sur l'importance des syndicats du secteur public au Costa Rica et sur la difficulté d'organiser des syndicats dans le secteur privé. Une possibilité serait de tenter d'organiser l'usine Bridgestone/Firestone de San José car il y a maintenant précisément une ouverture avec le Directeur pour les Amériques de l'entreprise. Cette possibilité sera envisagée avec SUTNA, le syndicat argentin des travailleurs du pneu affilié à l'ICEM.