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Les travailleurs de Benteler en grève à Kaluga, Russie

31 mars, 2012Des membres de l'ITUA se sont mis en grève après les tentatives répétée de négocier avec l'entreprise qui se sont soldées par un échec. Dans une usine proche, les travailleurs de VW ont offert leur solidarité.

RUSSIE: Les travailleurs et travailleuses de Benteler à Kaluga, Russie, membres du syndicat interrégional des travailleurs de l'automobile (ITUA), affilié à la FIOM, se sont mis en grève le 29 mars au soir.
Cette action a été rendue nécessaire par le refus répété de la direction d'engager des négociations avec le syndicat.

Le 29 février, la section locale de l'ITUA qui avait demandé à l'entreprise de commencer à négocier, avait essuyé un refus de l'entreprise. Au début de mars, une grève du zèle des travailleurs et travailleuses avait poussé la direction à accepter de négocier.

Cependant, la négociation collective n'avait pas encore commencé en mars, et au lieu d'engager de bonne foi des négociations avec le syndicat, la direction a adopté des mesures antisyndicales. Elle a refusé l'enregistrement de documents que lui ont remis les représentants de l'ITUA et interdit aux militant(e)s de rester dans l'enceinte de l'usine en dehors des heures de travail.

Le 29 mars à 20h30, les travailleurs et travailleuses de Benteler se sont mis en grève. Un peu plus tôt en fin de journée, le coordonnateur de l'ITUA à Kaluga, Dmitry Kozhnev, avait pris part à la réunion avec la direction de l'entreprise, des responsables de la municipalité  et des services du procureur. La direction a indiqué qu'elle refusait de négocier uniquement avec l'ITUA du fait que le syndicat ne représente pas l'ensemble de la main-d'œuvre. Kozhnev a répliqué que l'ITUA représentait tous les salariés, et ce, en totale conformité avec la législation russe. La direction a promis de préparer une note officielle dans laquelle elle acceptait de négocier, mais elle ne l'a jamais fait.

Des cas d'intimidation et de harcèlement de l'entreprise envers les salariés ont été signalés, notamment la tentative des gardes chargés de la sécurité de mettre la main sur Kozhnev pour l'expulser des locaux, mais ils en ont été empêchés par les travailleurs. Les salariés continuent de soutenir l'ITUA à une écrasante majorité.

À l'annonce de la grève, les gardes chargés de la sécurité ont voulu forcer les membres du personnel de production à quitter les ateliers, mais ces derniers ont réussi à rester dans la cafétéria. L'usine a été encerclée par la police anti-émeute et le personnel de sécurité de Benteler et de l'usine voisine Volkswagen. Cependant, les salariés de VW, qui appartiennent également à l'ITUA, ainsi que des militant(e)s de groupes sociaux et d'autres syndicats de Kaluga, se sont rendus à l'entrée de l'usine pour soutenir les grévistes.

Benteler fournit des pièces d'automobile à l'usine Volkswagen. Comme VW n'a pas de stock de pièces de Benteler, il est possible que la production s'arrête complètement chez VW. Les travailleurs de Benteler ont réussi à arrêter la chaîne de montage dans leur usine pendant une demi-heure, mais la direction a eu recours au personnel administratif et aux gardes de sécurité comme briseurs de grève.

Actuellement, une bonne centaine de grévistes se trouve encore dans l'usine. La direction de l'entreprise a donné l'ordre d'enlever toutes les denrées alimentaires et toutes les boissons de la cafétéria, ce qui fait que l'ITUA a créé un fonds de solidarité pour procurer de la nourriture et de l'eau aux grévistes. Des plans sont en cours de réalisation pour de nouveaux arrêts de travail.

Dans une lettre adressée à Hubert Koopmann, directeur général de Benteler, la FIOM exige la fin des attaques contre les grévistes et demande instamment à l'entreprise d'engager immédiatement des négociations de bonne foi.  

La FIOM continuera de suivre de près la situation et rendra compte des évènements qui se produisent à Kaluga, Russie.