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Des enseignes de la joaillerie montrées du doigt à cause des conditions de travail au Botswana

25 juin, 2020Plus de 277 emplois ont été perdus récemment dans le secteur de la taille et du polissage du diamant au Botswana. Le Syndicat des travailleurs du diamant du Botswana (BDWU), affilié à IndustriALL Global Union, proteste contre la précarité des conditions de travail régnant dans cette industrie.

Des firmes telles que Yerushalmi Brothers Diamonds, Motiganz Botswana, Dalumi Diamonds, Leo Schachter Diamonds, et Signet Jewelers ont licencié. Chez Safdico Botswana, le BDWU a contesté les licenciements et a obtenu la réintégration des salariés concernés. Il a aussi contesté les suppressions de postes devant le ministère du Travail et, dans certains cas, devant la juridiction du travail. Certains travailleurs ont été licenciés parce qu'ils étaient syndiqués, d'autres à la suite de mesures disciplinaires douteuses.

Plus de 51 travailleurs ont été licenciés par Signet Jewelers depuis le mois de mars en invoquant le Covid-19. Dans certains cas, la direction a refusé d'en donner le motif.

La plupart des employeurs du secteur de la taille et du polissage du diamant du Botswana pratiquent un antisyndicalisme actif afin d'affaiblir les syndicats, par exemple en encourageant la création d'associations dans les usines et en ne reconnaissant pas les syndicats enregistrés.

Le secteur est gangrené par les bas salaires; les travailleurs gagnent entre 1.300 et 3.500 Pulas (113-303 $) par mois.

En outre, pour le BDWU, il n'y a aucune sécurité d'emploi pour les locaux dont certains travaillent depuis dix ans avec des contrats de courte durée. De ce fait, les travailleurs ont du mal à obtenir des prêts auprès des banques qui les considèrent comme des clients à risque, et ils sont dans l'impossibilité d'acquérir un logement.

Les employeurs ne remplissent pas leurs obligations en matière de formation, alors que la loi stipule que les travailleurs étrangers doivent donner une formation spécialisée aux locaux qui, pourtant, ne progressent pas après leur embauche.

Dominic Obusitse Mapoka, le vice-président du BDWU, déclare :

"Alors que l'industrie engrange chaque mois des profits énormes, les travailleurs ne gagnent qu'une misère. Les salaires sont bas et nous voulons que nos adhérents soient payés au salaire minimum. Il faut aussi que les travailleurs locaux soient formés aux qualifications exigées dans le secteur."

Le 21 février, le BDWU a rencontré le ministre de l'Emploi, de la productivité du travail et du perfectionnement des compétences ainsi que le Commissaire au travail qui lui ont promis leur aide. Or, plus aucune nouvelle n'a été reçue du gouvernement depuis.

Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge de l'industrie du diamant, de la pierre précieuse, ornementale et du bijou insiste sur le fait que les employeurs doivent arrêter de payer des salaires dérisoires.

"Les travailleurs peinent chaque jour pour tailler et polir des diamants de grand prix, et pourtant, ils ne peuvent pas acheter de nourriture ou de produits de première nécessité à cause des bas salaires. Il faut que les entreprises paient des salaires décents, respectent les droits des travailleurs et les normes du travail. Il faut aussi qu'elles consultent les syndicats sur la question du Covid-19."