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Des travailleurs de l'habillement atteints par des tirs alors qu'ils réclamaient un allongement du congé de l'Aïd

14 mai, 2021Le 10 mai, une vingtaine de travailleurs de l'habillement du groupe Ha-meem, qui confectionne des vêtements pour H&M, Gap et Zara notamment, ont été blessés par des balles en caoutchouc lors d'une manifestation pour réclamer un allongement du congé de l'Aïd, de trois aux dix jours habituels au moins.

Ce congé était traditionnellement allongé pour les travailleurs de l'habillement au Bangladesh, qui célébraient ce festival avec famille et amis. Le gouvernement avait annoncé trois jours de congé pour cette année, mais le Conseil d'IndustriALL pour le Bangladesh, qui regroupe les affiliés de ce pays, avait passé un accord avec l'association des propriétaires d'usines, BGMEA, pour appeler ensemble les employeurs à accorder un minimum de cinq à dix jours.

Lorsque le groupe Ha-meem a annoncé à peine trois jours de congé, une action de protestation spontanée a éclaté à l'usine Creative Collection, dans le district de Gazipur.

Des policiers venus en nombre ont repoussé les manifestants avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. 22 travailleurs au moins ont été blessés par ces balles, certains atteints de plus de 50 impacts. Ce n'est qu'après l'intervention violente de la police que l'entreprise a allongé le congé de l'Aïd.

Saluddin Shapon, le président par intérim du Conseil d'IndustriALL pour le Bangladesh (BIC) a déclaré :

"Nous condamnons fermement les tirs de la police contre les manifestants. La question aurait dû être réglée par le dialogue social avec les travailleurs. La présence d'un syndicat dans l'usine aurait pu préserver la paix sociale et trouver une solution par la discussion."

Depuis le confinement récemment imposé au Bangladesh, les travailleurs rencontrent d'énormes difficultés. Les ateliers de confection peuvent continuer à produire pendant le confinement et le personnel risque d'être contaminé sur place et pendant les déplacements de et vers leur domicile. En l'absence de transports publics, les travailleurs consacrent une part importante de leur rémunération au transport qui ne laisse que très peu pour les dépenses du ménage.

"Nous sommes scandalisés par les tactiques violentes et musclées que la police utilise contre les travailleurs. La violence de cette réaction va à l'encontre des normes internationales de respect des droits de l'homme et des droits des travailleurs. Le respect des droits des travailleurs à la liberté syndicale et à la négociation collective dans le groupe Ha-meem et au Bangladesh aidera largement à éviter la répétition de tels incidents à l'avenir,"

a déclaré Apoorva Kaiwar, la secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Asie du Sud.