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Ethiopie: un syndicat recrute dans les zones industrielles

6 décembre, 2017L’affilié à IndustriALL, la Fédération industrielle des syndicats éthiopiens représentant les travailleurs de l’industrie du textile, du cuir et de l’habillement (IFETLGWU), est en pleine campagne de recrutement. Le syndicat a récemment augmenté le nombre de ses adhérents de 13 922 travailleurs, parmi lesquels 9 802 femmes.

Ces nouveaux membres travaillent dans 27 entreprises implantées dans la zone industrielle de Bole Lemi, située dans la capitale, Addis-Abeba, ainsi que dans les zones industrielles de Dukem et de Kombolcha situées dans le Nord-Est du pays. Les zones industrielles éthiopiennes, créées au titre des plans quinquennaux de croissance et de transformation établis par le gouvernement fédéral pour développer l’industrialisation par le biais de l’industrie légère, sont l’occasion pour les syndicats, dont l’IFETLGWU, d’organiser et de recruter les travailleurs.

Trois zones industrielles ont été ouvertes. Selon la société de développement des zones industrielles, celles-ci emploieront 35 000 et 84 000 personnes respectivement lorsqu’elles atteindront leur plein développement; l’une d’entre elles est destinée uniquement à l’industrie textile et de l’habillement, et à sa chaîne de valeur.

Il est prévu que soient créées 12 zones industrielles à travers le pays et que soit promue la culture du coton afin que les usines puissent se fournir en matières premières localement. Une voie de chemin de fer électrique de 700 kilomètres est en cours de construction pour relier le port de Djibouti afin d’accroître la vitesse d’exportation des produits.

H&M, Tchibo et Phillips-Van Heusen (PVH) figurent parmi les marques mondiales achetant en Ethiopie. Le Bangladesh, la Chine et l’Inde comptent parmi les autres acheteurs. L’Ethiopie bénéficie également de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique qui accordent à certains pays d’Afrique subsaharienne des préférences commerciales pour leurs exportations vers les Etats-Unis.

Bien qu’ils se félicitent de la création des zones industrielles et des investissements dans le textile et l’habillement, les syndicats restent préoccupés par les bas salaires et leur incapacité à répondre aux besoins fondamentaux. Le salaire de départ atteint en moyenne 40 US$ en Ethiopie, alors qu’il est de 68 US$ au Bangladesh et de 500 US$ en Chine. Selon la Commission d’investissement éthiopienne, le pays compte parmi les salaires minimums les moins élevés en Afrique et dénombre plus de 50 millions de jeunes travailleurs potentiels âgés de moins de 24 ans. 

Les syndicats veulent également que les droits des travailleurs soient protégés et que les usines soient sûres. Les employeurs sont en outre enjoints à ne pas retenir les cotisations syndicales appartenant aux syndicats.

Said Mesfin Adenew, président de IFETLGWU, a indiqué:

La Fédération s’efforce de faire respecter la constitution du pays et les Conventions n° 87 et 98 de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective. Nous voulons que les droits et les avantages des travailleurs soient protégés. Faute de quoi, la paix industrielle sera impossible.

Fabian Nkomo, Secrétaire général d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré:

Nous saluons les politiques du gouvernement éthiopien visant à développer l’industrialisation, mais cela ne doit pas se faire aux dépens des travailleurs. L’industrialisation doit générer des salaires plus élevés pour les travailleurs et les sortir de la pauvreté; cela est impossible lorsque les salaires sont aussi bas que 40 US$ par mois. Nous revendiquons le versement de meilleurs salaires dans l’industrie textile et de l’habillement.

La campagne de recrutement a été soutenue par la Confédération des syndicats éthiopiens, FNV Mondiall, l’OIT, IndustriALL et Solidaridad.