Jump to main content
IndustriALL logotype

IndustriALL soulève des questions avant l’AG de Shell

12 mai, 2020Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell tiendra la semaine prochaine une assemblée générale annuelle portes closes et en ligne, en raison de la crise du coronavirus. IndustriALL a soumis des questions à l’entreprise sur sa façon de traiter les travailleurs et travailleuses en sous-traitance dans les pays en développement riches en ressources naturelles.

Le 13 mai, Shell tiendra en ligne une réunion de sensibilisation des actionnaires avant l’AG du 19 mai. Les actionnaires ont été invités à soumettre leurs questions deux semaines avant cette réunion. Shell y répondra par courrier électronique plutôt que lors de la réunion publique.

IndustriALL Global Union a des préoccupations persistantes par rapport aux conditions de travail qui règnent sur les sites d’activité de Shell dans le monde entier et a constamment fait campagne contre le niveau très élevé de précarité au sein de l’entreprise. IndustriALL a déjà soulevé par le passé ces questions et a également participé à des manifestations devant les lieux des assemblées générales de Shell à La Haye en 2018 et 2019.

La principale préoccupation d’IndustriALL par rapport à Shell est son comportement dans les pays en développement riches en ressources naturelles, où l’importante mainmise de l’entreprise pervertit le développement de l’économie locale et favorise l’ancrage d’industries extractives qui dépendent fortement d’entreprises étrangères.

Un exemple type en est le Nigeria, où la présence de Shell a entraîné des décennies de dégradation de l’environnement, de corruption, de violations des droits de l’homme et d’attaques contre les syndicats. Les syndicats nigérians appellent à l’industrialisation durable de leur pays et à un programme de valorisation locale qui verra la richesse pétrolière du pays augmenter le niveau de vie de tous.

 

“Shell fait appel à des milliers d’entreprises sous-traitantes au Nigeria, rendant l’exploitation des travailleurs plus facile et la syndicalisation plus difficile”

Mais 82 % des travailleurs de Shell sont des sous-traitants qui vivent dans la pauvreté, sans sécurité d’emploi, avec des soins de santé médiocres et peu de considération pour leur santé et sécurité. Les travailleurs qui tentent de se syndiquer, de soulever des questions de santé et de sécurité ou de signaler des blessures sont licenciés. Comme Shell est la plus grande entreprise du secteur pétrolier nigérian, sa façon d’agir crée des précédents et de nombreuses autres entreprises du secteur affichent un comportement similaire.

Les enfants d’un sous-traitant de Shell décédé, à qui IndustriALL a rendu visite en 2018

Au Nigeria, les syndicats font état de nombreux cas de travailleurs qui meurent ou deviennent handicapés de façon permanente parce qu’ils ont eu trop peur de soulever des questions de sécurité. L’année dernière, IndustriALL a signalé le traitement réservé par Shell à ses ouvriers sous-traitants au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

La principale revendication d’IndustriALL est que Shell s’engage dans un dialogue social au niveau mondial avec les représentants des travailleurs. Jusqu’à présent, Shell a catégoriquement refusé cette offre de dialogue international.

Dans des questions soumises avant l’AG, IndustriALL a soulevé les contradictions entre les principes auxquels Shell prétend adhérer dans des publications comme son Rapport sur le développement durable et les preuves bien documentées que l’entreprise ne respecte pas ces normes. IndustriALL a soumis les questions suivantes :

  1. Pourquoi Shell n’exerce-t-elle pas une diligence raisonnable à l’égard des entreprises sous-traitantes pour s’assurer qu’elles sont socialement responsables ?
  2. Pourquoi Shell ne fournit-elle pas sous son contrôle une assurance maladie appropriée à tous ses salariés et sous-traitants ?
  3. Un représentant de Shell acceptera-t-il de rencontrer IndustriALL Global Union pour établir un dialogue dans le but d’aborder et de résoudre ces manquements ?

Diana Junquera Curiel, Directrice de la section énergie, a déclaré :

“Nous avons constamment soulevé ces questions avec Shell, et nous n’avons jamais eu de réponse adéquate. Pourtant, il y a une réelle souffrance sur les lieux de travail de Shell et nous sommes résolus à changer cela. Nous restons déterminés à dialoguer et à travailler avec Shell pour résoudre ces problèmes.”