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Les démolisseurs de navires revendiquent la réouverture des chantiers navals de Gadani avec des mesures de sécurité

11 novembre, 2016Le gouvernement pakistanais a fermé le chantier de démolition de navires de Gadani après l’explosion qui s’y est produite le 1er novembre. Les syndicats revendiquent sa réouverture, avec des mesures de sécurité appropriées, sachant que beaucoup de gens en dépendent pour vivre.

L’explosion et l’incendie au chantier de démolition de navires de Gadani a jusqu’ici coûté la vie à 28 personnes et fait environ 60 blessés, pour la plupart dans un état critique. Il y a beaucoup de personnes dont on craint qu’elles soient disparues et 20 familles ont approché l’affilié d’IndustriALL, la NTUF (Fédération nationale des syndicats), à propos d’un proche disparu. Le bilan des morts pourrait s’alourdir, car nombre de blessés ne reçoivent pas de soins adéquats.

La réaction immédiate du gouvernement pakistanais a été de fermer ces chantiers. Les syndicats ont le sentiment que c’est une réponse désastreuse, sachant que des milliers de travailleurs en dépendent pour leur subsistance. Cette réaction est perçue comme étant cynique à la lumière des occasions ratées par le gouvernement de ratifier la Convention internationale de Hong Kong pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires et de prendre d’autres mesures pour améliorer la sécurité au niveau de la démolition des navires.

Lors d’une conférence de presse tenue le 9 novembre, la NTUF a fait part de sa préoccupation qu’après plus d’une semaine écoulée depuis l’accident, le gouvernement n’ait ni exprimé ses condoléances pour les victimes et leurs familles, ni annoncé la moindre indemnisation. La NTUF a exigé que le gouvernement verse des indemnités, améliore les mesures de sécurité et rouvre le chantier naval pour éviter une crise économique.

Selon la NTUF, 12.000 travailleurs dépendent des chantiers de Gadani :

“Ces travailleurs touchaient leur salaire quotidiennement et dans le présent scénario, eux et leurs familles ont été contraints à aller se coucher le ventre vide. Les plus de deux millions de personnes indirectement concernées par le secteur ont également été sérieusement impactées.”

Ces chantiers sont une partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie sidérurgique du Pakistan, avec plus de 100 usines de relaminage qui emploient 250.000 travailleurs à Karachi et Hub et qui sont dépendantes de la ferraille de Gadani.

Le chantier de Gadani fournit 30% des besoins du Pakistan en fer et acier. Sa fermeture va bénéficier aux importateurs d’acier et mettre en péril l’industrie locale alors qu’elle est dans une phase cruciale de développement.

La NTUF a prévenu qu’en l’absence d’une réouverture des chantiers, une manifestation sous forme de sit-in aurait lieu sur l’axe routier principal vers Quetta ce 14 novembre.

Le syndicat a exprimé sa préoccupation face à des tentatives visant à détourner l’attention par rapport au manque de mesure de santé et sécurité et aux violations des législations du travail ainsi que des conventions internationales et à parler de l’accident comme d’un acte de sabotage.

La NTUF a revendiqué la mise en place d’un Conseil du Travail pour la Démolition des Navires afin de faire entrer ces travailleurs dans l’économie formelle. Elle a de plus appelé le gouvernement à inviter des représentants des travailleurs à contribuer à la formulation de nouvelles politiques.

Le gouvernement devrait prendre des mesures pour formuler un code de la démolition des navires afin d’améliorer la santé et la sécurité sur les chantiers et garantir le droit des travailleurs à constituer des syndicats et à agir en tant qu’acteurs de la négociation collective. La NTUF à également appelé à l’abolition du système d’emploi en sous-traitance et à l’incorporation des travailleurs au sein des institutions de sécurité sociale ainsi que du système d’allocations et de pensions de l’État (EOBI).

Avant cela, des représentants de la NTUF avaient rencontré le Ministre fédéral des ports et du transport maritime pour lui faire connaître leurs préoccupations et revendications.

Des représentants du groupe d’action pour la construction navale et la démolition des navires d’IndustriALL se sont rencontrés en Australie la semaine dernière et ont envoyé un message de solidarité aux travailleurs de Gadani. Ce groupe fait campagne pour la ratification de la Convention de Hong Kong.

La Secrétaire régionale d’IndustriALL, Apoorva Kaiwar, a déclaré :
 
“Fermer le chantier de Gadani est une tentative cynique de détourner l’attention de l’échec à rendre la démolition des navires plus sûre et cela revient à infliger une punition collective aux travailleurs.

Les chantiers doivent rouvrir et le gouvernement doit collaborer avec les syndicats pour faire évoluer le secteur.”

Le groupe d’action pour la construction navale et la démolition des navires dans les médias australiens