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Les femmes africaines se battent pour améliorer leurs conditions

26 avril, 2016Trente-six déléguées des affiliés d’IndustriALL situés dans la région subsaharienne se sont réunies à Accra, au Ghana, pour discuter des problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans cette zone, et les moyens de les surmonter.  

Les déléguées se sont félicitées de l’adoption du quota de 40 per cent par le Comité mondial des femmes d’IndustriALL en 2015, et ont convenu qu’elles résoudront leurs problèmes uniquement en étant unies.  

S’adressant aux participantes de la réunion, Issa Aremu, membre du Comité exécutif d’IndustriALL représentant les affiliés de la région, a souligné l’importance du travail des femmes et déclaré que : « les problèmes des femmes ne sont pas seulement les leurs mais également ceux des syndicats, et seront à ce titre supportés par l’ensemble de l’organisation ».

Monika Kemperle, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL, a mis l’accent sur la campagne d’IndustriALL pour la protection de la maternité, ainsi que sur la santé et la sécurité.

En particulier, elle a soulevé la question des besoins propres aux travailleuses en matière de santé et de sécurité, qui diffèrent de ceux des hommes. Evoquant les femmes de la région, elle a insisté sur leur besoin de bénéficier d’une meilleure protection de leur emploi durant leur grossesse. Aucun test de grossesse ne devrait être autorisé par les employeurs. Ces tests ne devraient pas constituer une discrimination à l’encontre des femmes, qui ne devraient pas non plus être licenciées du fait qu’elles soient enceintes. D’un autre côté, les employeurs devraient veiller au changement d’affectation des femmes enceintes à des tâches plus légères.

Selon les nombreuses indications de participantes, la réalité diffère avec les employeurs de leurs pays. Les femmes cachent souvent leur grossesse par peur de perdre leur emploi ou d’être rétrogradées au motif d’être devenues « inutiles ». Certaines ont indiqué que les employeurs de la région s’efforcent d’affaiblir les conventions collectives existantes en diminuant le nombre de congés maternité ou en ne mettant pas à disposition les équipements nécessaires aux femmes qui allaitent leur(s) enfant(s).  

Des syndicats de la région ont déjà négocié l’introduction de dispositions sur la protection de la maternité dans leurs conventions collectives. Néanmoins, davantage d’efforts doivent être entrepris pour promouvoir la ratification de la Convention n° 183 de l’Organisation internationale du travail (ILO), seuls 31 pays membres de l’OIT sur 187 l’ayant ratifiée à ce jour.

Kemperle a également insisté sur le fait que les employeurs doivent prêter plus d’attention aux effets du stress et des contraintes psychosociales sur la santé des femmes. Les congés maternité payés ne devraient pas être l’objet de mépris par les hommes, et les différents types de familles devraient être pris en compte. Les pères doivent assumer leur part de responsabilités pour, au minimum, soulager les femmes de leur double charge de travail : leur emploi professionnel et les tâches ménagères.

Les syndicats de la région devraient renforcer leurs activités en faveur des femmes en matière de prévention du VIH/sida, et les travailleurs doivent assumer leur part de responsabilités maternelles en se rendant à des consultations médicales. Un plus grand travail d’éclaircissement de la question du VIH/sida doit être réalisé pour lutter contre les préjugés et la stigmatisation de cette maladie, qui ruinent les tentatives de résolution appropriée du problème.

La question de la violence et du harcèlement sexuel demeure très importante et doit être traitée de façon systématique. Les femmes occupant des emplois à prédominance masculine bénéficient généralement d’une bonne éducation, mais doivent continuer de lutter contre les préjugés sexistes.

Les participantes ont convenu qu’une formation particulière sur la lutte contre le harcèlement devrait être mise en place à travers les réseaux syndicaux et les conventions collectives mondiales pour résoudre les problèmes évoqués. En outre, IndustriALL devrait diriger la lutte continue contre la violence faite aux femmes.

A la fin de la réunion, les participants ont discuté d’un plan d’action concret et d’un document stratégique sur la manière de résoudre les problèmes soulevés. Avec l’appui d’IndustriALL, les militantes de la région subsaharienne :

  • organiseront une formation sur la santé et la sécurité,
  • encourageront un travail d’éclaircissement de la question du VIH/sida,
  • promouvrons la ratification de la Convention n° 183 de l’OIT,
  • négocieront l’inclusion des aspects liées à la maternité dans les conventions collectives,
  • organiseront différentes journées d’action sur différents thèmes tels que la santé et la sécurité au travail, la violence faite aux femmes, les emplois précaires, auxquelles elles participeront activement.

Parallèlement, les syndicats de la région appliqueront le quota de 40 pour cent, et développeront une plateforme d’échange.