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Les membres féminines d’IndustriALL exigent le respect des droits des femmes en Inde

2 juillet, 2015Quelque 35 femmes syndicalistes ont exigé le respect des droits des femmes et l’arrêt des attaques dirigées contre les syndicats lors d’une réunion tenue à Pune, en Inde, les 21 et 22 juin.

Les participantes se sont rencontrées pour débattre de leurs expériences en matière de négociation collective et d’enjeux relatifs au milieu du travail.

Les témoignages des différentes participantes ont montré que les multinationales ont une influence considérable à la fois au niveau du gouvernement ainsi qu’au niveau du système judiciaire. Le résultat en est que les travailleurs et travailleuses sont de plus en plus exploités et que le gouvernement indien essaie d’amender différentes législations relatives au travail au détriment des masses laborieuses.

Le travail informel est une question clé pour les femmes travailleuses. Nombre d’entre elles ne peuvent pas compter sur une allocation de maternité et sont confrontées à des problèmes de garde d’enfant en raison de l’absence de crèches sur leurs lieux de travail. De plus, ces femmes n’ont pas de sécurité d’emploi et ne dévoilent pas leur statut marital, de peur de perdre leur emploi.

L’assemblée a établi un projet de plan d’action concret pour syndiquer les travailleurs précaires, parmi lesquels les femmes sont les plus exploitées. Les militantes de WCL ont l’intention de recruter 500 travailleuses précaires d’ici à décembre 2015, alors que celles du Port de Bombay ont décidé d’en syndiquer 1.000 d’entre elles. Les participantes en provenance de Yazaki India ont indiqué que cette entreprise emploie 2.500 travailleurs et travailleuses en sous-traitance contre 500 permanents. Elles ont décidé de discuter avec les travailleurs permanents la possibilité de recruter 100 membres chez les sous-traitants.

Les participantes ont également débattu d’un programme pour engager le changement, par le biais de formations, de mise en place de ressources syndicales, de planification stratégique, de recrutement, de négociation collective, de financement et de communication.

Une militante suspendue par son employeur, Ever Electronics, une multinationale coréenne qui fournit des composants électroniques à LG, a témoigné de ce que celle-ci tente de briser le syndicat et a suspendu de nombreux salariés. La réunion a lancé un appel à IndustriALL pour soutenir les travailleurs et travailleuses d’Ever Electronics par la mise en place d’un réseau syndical au sein de cette multinationale.

À l’issue de cette réunion, l’affilié d’IndustriALL Shramik Ekta Mahasangh Women (SEM) a décidé de lancer une campagne dans toute la région industrielle de Pune sur la mise en œuvre d’allocation de maternité et le respect des droits des femmes travailleuses.

Ce sujet et d’autres considérations ont fait l’objet d’un débat lors de la réunion du Comité des Femmes indiennes tenue le 14 juillet à Delhi. Le travail précaire se révèle être le principal sujet de préoccupation des femmes. En règle générale, les travailleurs permanents sont des hommes et les précaires des femmes. Le comité des femmes entend mener des actions le 7 octobre, Journée mondiale pour le travail décent.

Parmi les autres sujets d’inquiétude soulevés par les femmes, on retrouve la santé, en particulier le VIH-SIDA, le harcèlement sexuel, les conflits de caste (la plupart des femmes travailleuses proviennent des castes les plus basses et sont confrontées à des hommes issus de castes supérieures), l’alphabétisation des femmes, la retraite anticipée des femmes, les travailleurs migrants, la violence domestique, les bas salaires des femmes et l’économie informelle.

De plus, le 15 juillet les femmes ont décidé de s’attacher à un exercice de cartographie afin de déterminer où les femmes indiennes travaillent et quelles sont les activités qu’elles pratiquent. Ceci va demander un temps et des efforts considérables.