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Un syndicat conteste le licenciement de 340 mineurs par Abosso Gold Fields, au Ghana

3 avril, 2018L'annonce par Abosso Gold Fields de la suppression de 340 postes sur le site de Damang, en juin, vient aggraver le sort des mineurs au Ghana. Cette annonce survient juste après le licenciement de 2.150 travailleurs dans une autre mine du groupe, celle de Tarkwa.

D'après le Syndicat des mineurs du Ghana (GMWU), affilié à IndustriALL Global Union, ces licenciements sont dirigés contre le syndicat parce que ce sont tous les travailleurs syndiqués qui ont été renvoyés à Tarkwa. Après ces licenciements, Abosso Gold Fields a proposé des contrats de six mois à deux ans à certains travailleurs.

Le syndicat voit dans ces licenciements une attaque contre les conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ce sont par exemple la liberté syndicale et le droit de grève qui ont été violés lorsque des travailleurs ont été roués de coups par des militaires pendant une grève à Tarkwa, au mois de mars. Ces brutalités ont causé l'hospitalisation de certains travailleurs pour blessures. Le droit de s'organiser et de négocier collectivement est lui aussi menacé.

Pour le Prince William Ankrah, Secrétaire général du GMWU,

"La décision impitoyable de Gold Fields Ghana de licencier tous les salariés de la mine de Tarkwa, en dépit des affirmations de son P-DG (Nick Holland), relève de la mauvaise foi et est une attaque contre les droits fondamentaux des travailleurs à la liberté syndicale et la négociation collective. Sans aucune forme de protection, ces salariés sous soi-disant contrat à durée déterminée sont à la merci de l'entreprise."

Le syndicat est opposé à cette dévalorisation des contrats des travailleurs qui, de permanents, deviennent occasionnels. En optant pour le travail occasionnel, Gold Fields détruit des emplois récents et les remplace par des emplois précaires et des conditions de travail dégradées.

William Ankrah ajoute : "Le syndicat est persuadé que les impératifs commerciaux de la mine de Tarkwa de Gold Fields Ghana ne nécessite pas de recourir à de la main-d’œuvre contractuelle et que le licenciement de salariés en invoquant des sureffectifs est contestable. Les agissements de Gold Field sont une attaque calculée contre le syndicat et contre la négociation collective. En réalité, ses actions visent délibérément à supprimer toutes les avancées obtenues par la négociation collective et, de ce fait, vont à l'encontre de l'Agenda pour le travail décent de l'OIT."

Alors que les négociations se poursuivent, un comité du ministère du Travail, des Ressources foncières et naturelles est intervenu dans le conflit et le GMWU s'est pourvu devant la justice pour demander l'annulation des licenciements.

Paule France Ndessomin, la Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, estime que le GMWU a raison de réagir. "Il faut s'opposer au licenciement d'autant de travailleurs et Ghana Gold Fields ne doit pas être autorisée à licencier les travailleurs comme bon lui semble. L'emploi décent doit être préservé et pas remplacé par du travail précaire."