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Les Global Unions et l'USW portent le conflit de Rio Tinto Alcan à la connaissance des actionnaires

18 avril, 2012

Le groupe minier Rio Tinto est en train de détruire la communauté d'Alcan, dans la province du Québec, par le lock-out qu'il continue d'imposer à 780 membres de l'United Steelworkers (USW). Ce lock-out, qui dure depuis le 30 décembre 2011, a des motivations économiques et vise à accroître les profits d'une fonderie d'aluminium de la filiale Alcan située à Alma.

Demain, à Londres, des adhérents de l'USW Canada et de leur allié britannique Unite the Union mèneront une action de protestation devant et dans l'immeuble où se tiendra l'assemblée générale annuelle de Rio Tinto, avec le soutien de trois Fédérations syndicales internationales, l'ICEM, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) et la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).

Il est choquant de savoir que le Comité international olympique (CIO) a passé commande à Rio Tinto pour la fourniture des médailles d'or, d'argent et de bronze pour les jeux olympiques et paralympiques de cet été, à Londres. Des protestations lui ont été adressées disant qu'il a ainsi entaché les jeux et que les exploits des meilleurs athlètes mondiaux seront dépréciés par une entreprise au lourd bilan économique et environnemental. (Associez-vous à la campagne de LabourStart pour mettre Rio Tinto "Àbas du podium"; envoyez un message au CIO en cliquant ici et consultez le site correspondant de l'USW.)

  

Pendant la manifestation de demain, Unite distribuera des répliques de médailles olympiques dans le public qui assistera à l'assemblée générale, au centre de conférences Queen Elizabeth II. Le syndicat a aussi obtenu de députés sympathisants qu'ils déposent une motion devant le parlement à la première heure de la journée.  

Ces deux dernières années, Rio Tinto a engrangé des bénéfices de 20 milliards $ et, malgré que la fonderie d'aluminium Alcan d'Alma soit une des plus rentables au monde, elle se sert de ce lock-out pour gagner encore plus. Récemment, Alcan a refusé de négocier sérieusement avec l'USW pour mettre fin au lock-out, comme il fallait s'y attendre au vu de la volonté de la direction d'externaliser massivement en supprimant l'emploi direct et à temps plein.

Alcan veut remplacer chaque départ à la retraite par un contractuel et réduire de moitié le salaire horaire moyen de 34 $ canadiens négocié par le syndicat. Début avril, les négociateurs de l'USW avaient déposé une proposition pour sortir du lock-out, mais la direction d'Alcan avait quitté la table des négociations, réclamant toujours le droit de recourir sans limite à la sous-traitance.

Alcan continue à profiter d'une aide spéciale de la province du Québec grâce à un généreux contrat par lequel Hydro-Québec rachète l'électricité inutilisée par l'entreprise pendant que se poursuit le lock-out.

Le lock-out de Rio Tinto Alcan a déclenché contre Rio Tinto une campagne mondiale qui a pris une nouvelle dimension, au début de la semaine, lors d'une réunion spéciale du Réseau des mines et des métaux qui se tenait à Sydney, en Australie, ainsi qu'à la Conférence mondiale de l'industrie minière de l'ICEM, organisée à Sydney également, du 17 au 19 avril. Les participants ont décidé de mener une campagne mondiale de longue durée contre le deuxième groupe mondial du secteur.