Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Les travailleurs du pneu mexicains repoussent le syndicat jaune du gouvernement

4 octobre, 2010

Voulant réduire au silence un syndicat légitime à la multinationale du pneu Continental, le gouvernement mexicain de Felipe Calderón a une fois de plus pris le parti d'un employeur et donné son soutien à un syndicat chapeauté par la direction et qui n'a pas la faveur du personnel. Les travailleurs de la Llantera Potosinafactory de Continental, à San Luis Potosí, dans le centre du pays, sont affiliés au Syndicat national des travailleurs du pneu du Mexique (SNTGTM).

L'ICEM est fière que le SNTGTM lui ait posé sa candidature et une recommandation dans un sens positif sera sans doute adressée au Présidium qui se réunira le 26 octobre à Istanbul.

Le SNTGTM a refusé d'accepter ce syndicat jaune et, au mois d'août, il a réclamé l'arbitrage du ministre du Travail. Pour déstabiliser le SNTGTM, le ministère a convoqué une réunion arbitrale dans un délai de vingt-quatre heures. Lors de la réunion, les salariés de Continental se sont prononcés à 640 contre 1 pour le SNTGTM.

Nous saluons cette victoire du syndicalisme démocratique au Mexique, face à une telle menée antisyndicale du gouvernement fédéral et du gouvernement de l'État.

Alberto Espinosa Rocha, le Secrétaire Général du SNTGTM

Les conventions collectives avec des syndicats jaunes, appelées "contrats de protection", sont courantes à San Luis Potosí et dans tout le Mexique.

Cette victoire permet aux travailleurs de l'usine de San Luis Potosí d'utiliser leur force de négociation avec la direction pour obtenir la réintégration de 200 travailleurs licenciés pour cause de récession mondiale. La production de l'usine ayant fortement augmenté ces derniers mois, la direction locale de Continental voulait que les travailleurs fassent le travail de six jours en cinq et pourvoir les nouveaux postes avec de la main-d’œuvre intérimaire.

Le SNTGTM a résisté aux pressions et forcé la direction à respecter les clauses de la convention collective. Des postes ont été proposés aux salariés licenciés qui les occupaient précédemment. Beaucoup des travailleurs réintégrés étaient et sont encore affiliés au SNTGTM. La crise financière avait servi de prétexte à la direction pour se débarrasser de militants syndicaux.

Le combat du syndicat a permis la réintégration de 135 d'entre eux le mois dernier, et 87 autres reprendront le travail au début de l'année prochaine. La section locale du SNTGTM de San Luis Potosí, que dirige le Secrétaire général José Alberto Espinosa Rocha, a reçu des messages de solidarité et de soutien de plusieurs organisations syndicales nationales de divers secteurs.