21 mars, 2012
Schlumberger, première entreprise mondiale de service à l'exploitation pétrolière, a montré clairement qu'elle ne souhaite pas chercher une solution à l'état dommageable des relations du travail qui règne dans sa filiale égyptienne.
Ces derniers mois, la direction du groupe français avait, à diverses occasions et en divers lieux, répondu aux lettres de différentes organisations syndicales et militantes sur le même ton, laissant croire qu'elle était disposée à trouver une solution au conflit égyptien et à ouvrir une enquête.
Or, lorsque le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, a proposé de se rendre en Égypte pour rencontrer le directeur régional de Schlumberger, Amr Essawi, au Caire le 8 mars, son offre est restée sans réponse.
En mai 2011, la procédure de mise en place d'un syndicat d'entreprise indépendant chez Schlumberger Égypte arrivait à son terme. Ce syndicat est membre de la Fédération égyptienne des syndicats indépendants (EFITU) qui s'est créée dans les derniers jours de l'ère Moubarak.
Le Congrés de l'EFITU
Le 11 mai, apprenant la création de cette structure syndicale, la direction locale réagit par des menaces et en renvoyant le Secrétaire général de la section du syndicat, Mohamed Abd Elrahman. Ensuite, le 3 juillet, date du congrès fondateur du nouveau syndicat, elle licenciait son Président, le camarade Essam.
Le 5 juillet, la direction locale convoquait des adhérents du syndicat au siège et les menaçait de licenciement s'ils ne démissionnaient pas du syndicat. Puis, le 7 juillet, elle mettait à exécution une précédente menace et licenciait le Secrétaire général adjoint du syndicat, Ayman Abd Elmonem.
Aucune explication ne lui a été donnée et il n'a pas reçu de lettre de licenciement; il s'est simplement vu interdire l'accès aux locaux. Le 12 juillet, un autre adhérent du syndicat, Hossam Al-deed Mostafa, était licencié de la même manière, et sans préavis.
Les affiliés de l'ICEM qui représentent les salariés de Schlumberger d'Europe et d'Amérique du Nord ont contacté leurs directions locales respectives et tous ont reçu l'assurance que Schlumberger est déterminée à trouver une solution et à entretenir de bonnes relations professionnelles dans tous ses sites d'exploitation, et en particulier en Égypte.
Pourtant, les dirigeants du nouveau syndicat d'entreprise de Schlumberger Égypte n'ont pas été réintégrés et le refus de discuter de la situation avec l'ICEM est préoccupant.
En conséquence, l'ICEM a l'intention d'élargir sa campagne dont l'étape suivante consistera à cibler les clients de Schlumberger, les grandes multinationales du pétrole et du gaz. Schlumberger emploie 2.500 personnes en Égypte, dont 40% par le biais de sous-traitants sur 10 sites différents.
Envoyez votre message de protestation au Président de Schlumberger, Andrew Gould, à son P-DG, Paal Kibsgaard, et à son directeur pour l'Égypte, Amr Essawy, en cliquant ici.