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Toujours le même mépris de Vale pour les mineurs de l'USW de Sudbury au Canada

7 mars, 2012

S'il était besoin d'une preuve supplémentaire du mépris général qu'affiche Vale pour le social, on retiendra deux comportements déplorables de la compagnie minière brésilienne pendant et après la dure grève de 2009-2010 dans la grande exploitation de nickel et de cuivre de Sudbury, dans l'Ontario.

La première a trait aux circonstances des décès de deux mineurs de la mine Frood-Stobie de Vale, le 8 juin 2011, et la seconde démontre une nouvelle fois que les tactiques musclées utilisées par Vale pour licencier des militants syndicaux pendant la grève de l'United Steelworkers (USW) étaient destinées à bloquer la négociation collective.

Un rapport fouillé publié le 29 février par l'USW à propos des décès, en juin 2011, de Jordan Fram, un conducteur d'engins de 26 ans, et de Jason Chenier, un contremaître de 35 ans, a été préparé parce que Vale refusait la proposition de l'USW d'enquêter ensemble sur l'accident. L'USW met en cause une mauvaise maintenance du réseau d'évacuation des eaux directement imputable à la négligence et "au manque d'expérience et de formation" des agents de maîtrise.

Fram et Chenier ont été ensevelis à 900 mètres sous terre par une coulée de boue mêlée de roches, de gravier et de sable dévalant un puits de mine. En accord avec la section locale 6500 de l'USW, qui représente ces mineurs, le rapport note que "les responsables de Vale ont refusé d'être entendus par des membres de l'équipe de l'USW", alors que les membres du syndicat "avaient pleinement coopéré à l'enquête de la direction."

Le sommaire du rapport de l'USW, comme son texte intégral de 207 pages, tous deux en anglais, figurent ici.

Une semaine avant la publication du rapport de l'USW, le Conseil des relations de travail de l'Ontario (OLRB) avait statué que Vale violait le code provincial du travail en affichant une position "ouvertement déraisonnable" à propos du licenciement de neuf travailleurs pour activité de grève. L'OLRB constatait comme l'USW que ces neuf syndicalistes se voyaient refuser par la direction le droit à l'arbitrage d'un tiers et accusait encore Vale de "troubler" les relations de travail dans plusieurs domaines.

En janvier, l'OLRB a accusé Vale d'ingérence dans les affaires syndicales pour avoir refusé l'accès aux locaux de l'entreprise à un des neuf travailleurs licenciés qui était le dirigeant élu du comité de règlement des conflits de la section locale 6500. L'USW veut croire que les décisions arbitrales seront respectées et que les neuf travailleurs pourront retrouver leur emploi.

Le Directeur de district de l'USW pour l'Ontario et la région Atlantique, Wayne Fraser, a déclaré que l'arrêt de l'OLRB du 24 février "devrait être l'occasion pour Vale de réfléchir à la détresse imposée aux familles", en ajoutant que son attitude illégale "a maintenu des familles de notre communauté dans la souffrance et la précarité."

Le bilan de Vale en matière de sécurité au Canada a encore été assombri le 29 janvier 2012 lorsque Stephen Perry, un spécialiste des explosifs de 47 ans, est mort écrasé par la chute d'un pan de roche alors qu'il travaillait dans la nacelle d'un élévateur. Ce décès est survenu à 1.300 mètres de profondeur dans la mine de nickel Coleman de Vale, près de Sudbury.

Un quatrième décès est survenu en 2011 au Canada, le 19 octobre, lorsqu'un conducteur de benne à godet de 51 ans du nom de Greg Leason est décédé dans la chute de son engin dans une cavité de 40 mètres dans la mine T-3 de Thompson, dans la province du Manitoba.

D'un point de vue historique, ces quatre décès survenus en 2011 chez Vale au Canada sont atypiques parce que l'USW est particulièrement vigilant et préconise des procédures de sécurité associant le personnel et la direction qui préviennent les accidents du travail. Mais, avec l'antisyndicalisme que Vale continue de professer 20 mois après la grève, il n'y a plus aucune coopération avec le syndicat dans le domaine de la santé et la sécurité, et la sécurité des travailleurs en pâtit.