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Refus du tribunal de déclarer illégale la grève chez Benteler en Russie

20 avril, 2012Le 11 avril, le tribunal régional de Kaluga, Russie, a clos le dossier sur la légalité de la grève chez Benteler. Une grève victorieuse chez un équipementier de Volkswagen qui a permis l'ouverture d'une procédure de négociation collective. Les négociations sont pourtant au point mort du fait que la direction de Benteler tente de forcer le syndicat à signer un accord de non divulgation.

RUSSIE: Le 11 avril, le tribunal régional de Kaluga, Russie, a clos le dossier sur la légalité de la grève chez Benteler, organisée par un affilié de la FIOM, le syndicat interrégional des travailleurs de l'automobile (ITUA). La réussite d'une grève qui avait eu lieu auparavant chez cet équipementier de Volkswagen avait permis l'ouverture d'une procédure de négociation collective. Mais les négociations sont actuellement au point mort du fait que la direction de Benteler a tenté de forcer le syndicat à signer un accord de non divulgation. Les salariés subissent des pressions pour les obliger à quitter le syndicat.

La grève chez Benteler qui avait duré quatre jours a pris fin avec succès. La première négociation avec la direction a eu lieu le 4 avril et la deuxième le 12 avril. Des représentants du syndicat ont aujourd'hui, 19 avril, de nouveaux entretiens pour la troisième fois avec l'entreprise. Cependant, les discussions sur la négociation d'une convention collective n'ont pas commencé correctement, du fait que la direction a tenté de forcer les syndicalistes à signer un accord de non divulgation, ce qui les empêcherait de communiquer avec les salariés pour les tenir informés des négociations. Le syndicat est prêt à s'opposer à cette décision, a déclaré Alexei Nastin, président du comité syndical de Benteler.

Auparavant, en 2011, la direction de Volkswagen avait déjà tenté de forcer les syndicalistes de l'ITUA à signer le même accord de non divulgation. Le syndicat avait réussi à éviter cela en informant les salariés de la situation et en faisant pression sur la direction.

Toutefois, les négociations avec Volkswagen avaient eu de bons résultats en 2011, l'ITUA réussissant à obtenir une augmentation importante des salaires.

Le 16 avril, le directeur de Benteler, Hubert Koopmann, a été condamné à une amende pour infraction au Code russe du Travail, notamment pour ne pas avoir donné au syndicat un bureau suffisamment grand dans l'usine.

Cependant, la direction continue de discriminer les travailleurs et travailleuses syndiqués. Ainsi, les membres du personnel de Benteler n'ont pas tous reçu une prime versée régulièrement en mars. Néanmoins, ceux qui n'ont pas pris part à la grève ont reçu une prime unique d'un montant important. Aucune prime n'a été versée aux grévistes, et leur salaire de mars a donc été amputé d'environ 20 pour cent par rapport au montant reçu généralement.

"Nous voulons négocier des augmentations salariales, des garanties pour le syndicat et des indemnisations. Nous allons tenir bon pour ces revendications. Nous avons également l'intention d'aboutir à une solution sur la prime de mars pour les grévistes, soit par la négociation soit devant les tribunaux", a déclaré Alexei Nastin.

"Les salariés sont très surpris de l'attitude de la direction. L'entreprise avait promis que la grève ne donnerait lieu à aucun contrecoup, alors qu'elle organise maintenant des réunions avec des membres du personnel pour les menacer d'une action disciplinaire ou d'une absence de possibilité de promotion s'ils refusent de quitter le syndicat. Il s'agit d'une désinformation du personnel. Et c'est ce qui se passe actuellement", a ajouté Nastin.

La FIOM va suivre de près l'évolution de la situation chez Benteler et entreprendre une action de solidarité en cas de besoin.