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Les syndicats demandent à LafargeHolcim de tenir parole et de respecter la vie des travailleurs

8 mai, 2018Les syndicats ont manifesté aujourd’hui à l’extérieur du bâtiment où s’est tenue la réunion annuelle des actionnaires du groupe suisse LafargeHolcim, près de Zurich, pour demander au géant du ciment de tenir parole et de signer l’accord-cadre mondial visant à protéger les droits des travailleurs au sein de ses entreprises dans le monde entier.

IndustriALL Global Union, l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois, et l’affilié suisse, Unia, ont été rejoints par les représentants des travailleurs employés par LafargeHolcim en Allemagne, en Belgique, au Canada, en France, en Inde, en Indonésie, en Italie, en Ouganda et aux USA.

En 2017, LafargeHolcim avait accepté de signer un accord-cadre mondial garantissant les droits des travailleurs et dont faisaient partie intégrale les questions de santé et de sécurité au travail. Néanmoins, en janvier 2018, la compagnie a renié sa parole en faisant à nouveau passé les profits avant les droits et la vie des travailleurs.

Depuis la fusion opérée en 2015, LafargeHolcim a supprimé 35 000 emplois et des centaines de travailleurs ont perdu la vie. En 2016, 86 travailleurs ont été tués et 65, en 2017. La baisse des effectifs a provoqué l’augmentation du taux de mortalité par 100 millions d’heures travaillées. D’autres travailleurs sont décédés en  2018.

Matthias Hartwich, Directeur d’IndustriALL pour le secteur des matériaux de construction, a déclaré:

« Plusieurs travailleurs, dont au moins deux en Inde et un en Belgique, ont déjà perdu la vie en 2018. Combien faut-il encore de morts pour que LafargeHolcim entame un véritable dialogue social?

« Les dividendes annuels élevés des actionnaires de 2 CHF par action sont payés au prix du sang, de la sueur et des pleurs des travailleurs ».

Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré:

« La compagnie a signé un protocole d’accord pour un accord-cadre mondial avec nous en juillet 2017. Il est grand temps maintenant qu’ils tiennent parole et établissent des structures opérationnelles pour sauver la vie des travailleurs et améliorer le dialogue social ».

Lena Yuliana, une employée de LafargeHolcim en Indonesie, co-présidente pour le secteur et membre de la Fédération du syndicat des travailleurs du secteur du ciment d’Indonésie (FSP ISI), a pu participer à la réunion et s’adresser aux actionnaires. Elle leur a indiqué:

« La sécurité devient un problème qui inquiète les travailleurs. Au lieu de leur venir en aide lorsqu’un accident survient, la direction blâme le directeur régional ou les travailleurs, leur adressant une lettre d’avertissement sans mener une véritable enquête ou faire appel au syndicat. La sécurité et la santé ne sont pas qu’une question de comportement; leur élaboration doit faire l’objet d’une concertation entre la direction, le syndicat et les travailleurs. Une approche imposée d’en haut ne donnera rien de bon.

« Nous, les travailleurs de la majorité des entreprises de LafargeHolcim sont unis à travers les syndicats. Nous étions contents lorsque la direction a annoncé l’année dernière qu’il y aurait un accord-cadre mondial entre les syndicats mondiaux et LafargeHolcim, en tant que nouvelle compagnie établie.

« Mais, depuis lors, nous avons appris que la direction a changé unilatéralement d’avis au début du mois de janvier 2018 et est revenue sur son engagement de signer l’accord-cadre mondial. Cela a été un choc ».

Les syndicats exigent que LafargeHolcim:

  • Entame un dialogue de bonne foi avec les syndicats et signe l’accord-cadre mondial promis,
  • Accroisse la protection des travailleurs vulnérables, notamment les travailleurs sous-traitants et les travailleurs tiers, et contrôle le recours à la sous-traitance au sein de la compagnie,
  • Donne la priorité à la prévention des maladies professionnelles, y compris les maladies respiratoires causées par l’exposition à la poussière,
  • Respecte les normes de l’OIT en matière de santé et de sécurité; garantisse l’accès des syndicats aux lieux de travail et permette à ces derniers d’effectuer des inspections et de faire des recommandations.