1 novembre, 2010
Immédiatement après un scrutin qui a rejeté à 99,9% des voix un projet de convention et opté pour la grève le 27 octobre, le syndicat représentant les mineurs de Doña Ines de Collahuasi et la direction de la mine ont demandé une médiation de cinq jours du gouvernement. En cas d'échec, une grève de 1.550 travailleurs de la mine de Collahuasi, dans la Région I du nord du Chili, pourrait démarrer à la fin de cette semaine.
Cette mine de cuivre, d'une production de 535.000 tonnes qui en fait la troisième plus grande au monde, est détenue à 44% par Xstrata et à 44% par AngloAmerican, les 12% restants appartenant à un consortium de firmes japonaises dirigé par Mitsui & Co. La convention de trois ans des mineurs de Collahuasi est arrivée à expiration il y a quelques jours, une convention qui avait été signée après une grève de quatre jours en 2007.
Les mineurs réclament une hausse des salaires de 10% et une prime comparable à celle accordée par BHP Billiton (57,5%) et Rio Tinto (30%) à la coentreprise minière d'Escondida, dans la Région II l'an dernier.
Cette prime s'élevait à 28.000 $US. La direction de Collahuasi offre une hausse salariale de deux à trois pour cent inférieure à ce que revendique le syndicat et une prime de 19.000 $.
Un représentant de l'industrie qui avait participé aux pourparlers de 2007 a déclaré à l'agence Reuters qu'il est hors de question que l'entreprise puisse payer ce que les mineurs réclament. Une grève pourrait s'avérer coûteuse pour les géants miniers Xstrata et AngloAmerican alors que le cours du cuivre est à des niveaux records. La mine a affiché un résultat net de 1,56 milliard $ l'an dernier.
Une grève des mineurs de la fédération syndicale nationale du secteur privé chilien ne pourra aboutir, dans une large mesure, que si les travailleurs contractuels de Collahuasi se joignent au mouvement. Ce qui est très probable, après leur semaine de blocage des routes en mai 2010, qui a poussé la compagnie à invoquer la force majeure. On compte environ 4.000 travailleurs contractuels employés par des dizaines de sous-traitants à Collahuasi où vient tout juste de s'achever la première phase d'un projet d'expansion de 750 millions $.
Une grève pourrait aussi montrer la marche à suivre à d'autres syndicats représentant les mineurs de cuivre au Chili, et surtout à la mine d'État Radomiro Tomic de Codelco, dans la Région II. Elle fait partie de Codelco Norte, le plus grand complexe et aussi le plus rentable de la compagnie, et les 760 mineurs de Radomiro Tomic ont déjà rejeté une offre insuffisante en septembre. La convention collective arrive à expiration fin novembre.
Radomiro Tomic représentait 23% du résultat net du premier semestre 2010 de Codelco Norte, qui était de 1,28 milliard $. La division de Codelco Norte englobe les mines de Churquicamata et Mina Sur et les trois mines ont produit 440.000 tonnes de cuivre pendant le premier semestre 2010, contre 391.000 tonnes sur la même période de 2009.