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Afrique australe : le dialogue mondial avec Glencore lutte contre la crise du coronavirus

28 mai, 2020Le dialogue entre la multinationale des matières premières, Glencore, et les syndicats de l’industrie minière a abouti à l’adoption d’une approche de gestion conjointe des incidences de la pandémie de coronavirus sur le fonctionnement des mines.

Les mineurs d’Afrique du Sud et de Zambie ont subi des pertes d’emplois et de salaires en raison des conséquences sur les opérations minières du confinement mis en place pour lutter contre la maladie à coronavirus. Dans les deux pays, IndustriALL Global Union a facilité les négociations entre Glencore et les syndicats de mineurs qui ont abouti à des solutions constructives.

Christine Olivier

Christine Olivier, responsable au niveau international au Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), a déclaré :

« La crise de la COVID-19 n’est pas la faute d’un employeur ou d’un travailleur. Par conséquent, il est nécessaire que les deux parties s’assoient à la même table et négocient pour trouver une solution viable pour tous. C’est ce qui s’est passé avec les réunions que nous avons eues avec la direction de Glencore dès le début du confinement. »

Durant les négociations, NUMSA a souligné les responsabilités sociales et communautaires des employeurs pendant le confinement instauré pour lutter contre le coronavirus. Les travailleurs font vivre jusqu’à huit membres de leur famille élargie. Le non-paiement des salaires ferait mourir de faim des familles entières.

Réunion organisée en 2019 entre IndustriALL, Glencore et les syndicats miniers d’Afrique subsaharienne

Un accord a été conclu aux termes duquel l’employeur a accepté de verser aux travailleurs leurs salaires, leurs allocations logement et les aides médicales pendant le confinement. Les mines ne fonctionnant qu’à 50% de leurs capacités de production en raison des restrictions liées au COVID-19, les primes de quart de travail et les frais de transport étaient versés aux travailleurs seulement lorsqu’ils se rendaient au travail.

Un accord conclu avec le gouvernement zambien, avec le soutien du Syndicat des mineurs de Zambie (MUZ), a permis à 5 672 travailleurs de la mine Mopani, détenue par Glencore, de reprendre le travail. Le syndicat se bat néanmoins pour faire réembaucher plus de 5 000 travailleurs contractuels dont les contrats ont été résiliés en raison de la COVID-19. Ces travailleurs étaient employés par des entreprises sous-traitées par Mopani.

Joseph Chewe

Joseph Chewe, président du MUZ, se félicitant de la décision de Mopani de revenir sur sa volonté de fermer les mines pour maintenance et entretien, a indiqué :

« Nous voulons voir Mopani, par l’entremise de Glencore, investir plus d’argent pour garder les mines opérationnelles. Le syndicat examinera les mesures visant à réduire les coûts de production et à assurer que l’entreprise reste à flot. Les pertes d’emploi doivent être évitées pendant la pandémie de coronavirus. Les syndicats doivent être consultés et les engagements mis en œuvre conformément aux réglementations. »

NUMSA et MUZ sont affiliés à IndustriALL. Glencore possède des activités minières dans le cuivre, le cobalt, le charbon et le ferro-alliage dans ces pays.

Glen Mpufane, Directeur en charge du secteur minier à IndustriALL, a déclaré :

« Les négociations et les accords sont importants alors que la pandémie de COVID-19 actuelle accroît fortement le degré d’incertitude en raison des perturbations provoquées dans les chaînes de valeur minières mondiales par le confinement établi dans la majorité des pays. »

« Il s’agit d’une crise mondiale qui requiert la conclusion d’accords à l’amiable entre les syndicats et les compagnies minières. Les gouvernements devraient également jouer un rôle dans le dialogue social, rendre exécutoire les normes internationales du travail et promouvoir les protocoles COVID-19 en tant que réponses essentielles de lutte contre la pandémie. »

S’exprimant aujourd’hui lors d’une téléconférence organisée par les actionnaires avant l’assemblée générale annuelle de Glencore, Mpufane s’est félicité du succès du dialogue dans les mines d’Afrique australe. Il a évoqué la situation désespérée des opérations de Glencore au Pérou et en Bolivie, en particulier à la mine Antimina au Pérou, où des centaines de travailleurs ont été infectés par la COVID-19, qui a fait au moins un mort. Antimina est une co-entreprise entre Glencore et plusieurs autres compagnies, dont BHP Billiton. Mpufane a demandé à Glencore d’user de son influence pour améliorer la situation.

Le président Tony Hayward, s’exprimant au nom du PDG Ivan Glasenberg, a reconnu l’ampleur de la crise du coronavirus au Pérou et s’est engagé à travailler avec IndustriALL pour améliorer la situation des mineurs.