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Groupe d'experts russe: ni les travailleurs ni les employeurs ne tirent bénéfice de l'emploi temporaire

4 mai, 2012Un groupe d'experts russes de Moscou qui constitue le Centre pour les droits sociaux et du travail, a présenté le 20 avril le résultat des travaux de recherche sur 'l'emploi temporaire et ses effets sur les travailleurs'. Les experts ont trouvé que ni les travailleurs ni les employeurs ne tirent avantage de l'emploi temporaire.

RUSSIE: Le 20 avril, un groupe d'experts russes de Moscou qui constitue le Centre pour les droits sociaux et du travail (CSLR) et la fondation Friedrich Ebert, ont présenté le résultat des travaux de  recherche sur 'l'emploi temporaire et ses effets sur les travailleurs'.

Une soixantaine de représentant(e)s des syndicats, des employeurs et de la communauté scientifique a pris part à une table ronde.
Petr Bizuykov, chercheur au CSLR, a présenté le résultat des travaux. Il a décrit les principales conclusions du groupe de recherche.

Selon Bizuykov, malgré l'intention de trouver des avantages à l'emploi temporaire, aucun avantage n'a été trouvé. C'est la vérité tant pour les travailleurs et travailleuses que pour les employeurs désireux d'obtenir une production durable, en raison du fait que la motivation et l'efficacité sont faibles chez les personnes employées avec des contrats à court terme, alors que le taux d'accidents du travail est élevé.

En outre, Bizuykov a affirmé que les emplois temporaires ne peuvent que remplacer tout au plus des emplois permanents stables, bien que les agences de placement affirment travailler en vue d'établir un relais entre le chômage et l'emploi stable.

Mikhail Tarasenko, membre à la fois du Comité exécutif de la FIOM et du Parlement russe, s'est adressé aux participant(e)s en tant qu'expert. Il a constaté que le projet de loi contre les agences de travail temporaire a été adopté en première lecture au Parlement russe l'année dernière. Une attaque à grande échelle sur les auteurs du projet de loi a rapidement eu lieu, ainsi qu'un lobbying intensif des agences de placement pour soutenir leurs intérêts avec l'appui d'associations étrangères de ces agences.

Tarasenko a déclaré qu'auparavant, des syndicats de pays occidentaux avaient espéré pouvoir réglementer par des lois l'activité des agences de placement. Le combat vise maintenant à réduire le plus possible la part des agences de placement et à soutenir l'initiative des syndicats russes portant sur une interdiction pure et simple de ces agences.

À leur tour, Oleg Kulikov, président de l'association pan-russe des employeurs dans l'industrie électrique, et Olga Bacekina qui dirige le comité sur les questions du travail de l'Association des entreprises européennes en Russie, ont parlé de la nécessité de légaliser le travail fourni par des agences, du fait que les horaires flexibles de travail conviennent à certaines catégories de travailleurs et travailleuses, comme les étudiant(e)s, les mères avec des enfants en bas âge et les personnes ayant une activité intellectuelle et créatrice. Ils estiment également que l'emploi  fourni par des agences de travail temporaire est devenu une caractéristique marquante du marché du travail russe, ce qui signifie qu'il devrait être légalisé.

Boris Kravchenko, président de la confédération pan-russe du travail, a déclaré ne pas avoir entendu d'arguments en faveur de la légalisation du travail fourni par des agences, mis à part le fait que cela existe dans la réalité. La corruption s'est aggravée considérablement en Russie ces derniers temps, mais cela n'est pas une raison pour la légalisation, a estimé Kravchenko.

Vadim Borisov, représentant de la FIOM pour les pays de la CÉI, a déclaré que les employeurs prétendent sans preuve que les syndicats occidentaux approuvent la légalisation du travail fourni par des agences, alors qu'en réalité les syndicats du monde entier prennent part à la campagne de la FIOM contre l'emploi précaire, et estiment que cette forme d'emploi provoque une détérioration des droits et conditions des travailleurs et travailleuses. Le modèle économique néolibéral est à l'origine de la crise asiatique en 1997 et de la crise mondiale en 2008. Il cherche à reproduire encore et toujours des situations de crise. Le lobbying des employeurs pour le travail temporaire fourni par des agences s'explique par le fait qu'ils veulent assurer la sécurité pour leurs entreprises dans de telles situations et faire supporter les risques par les travailleurs et travailleuses.

Le CSLR a publié un ouvrage basé sur ses travaux de recherche ayant pour titre 'Agency Labour: Effects on Workers' (Emploi à court terme: Effets sur les travailleurs).

La publication en russe peut être téléchargée sur le site du CSLR
http://trudprava.ru/files/pub/zaem-trud.pdf