Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Holcim Cement montrée du doigt en Suisse pour des violations des droits des travailleurs en Inde

21 avril, 2012Notre affilié Pragatisheel Cement Shramik Sangh (PCSS) a effectué une tournée de deux semaines en Suisse qui vient de s'achever cette semaine. Le but était d'informer nos collègues sur les graves violations des droits au travail commises par Holcim Cement contre les travailleurs contractuels de la région de Chhattisgarh, en Inde.

INDE: Le PCSS, ainsi que le syndicat suisse UNIA, l'organisation de défense des droits de l'homme suisse MultiWatch, l'organisation de solidarité Solifonds, l'ICEM et l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) ont suscité une vive émotion dans les médias et mené une action de sensibilisation par divers canaux.

Les détails de cette affaire sont choquants et on y trouve les pires exemples de violations des droits des travailleurs commises partout dans le monde, s'agissant en particulier de la tendance générale à externaliser et à favoriser les relations d'emploi précaires, que le capital voit comme un moyen de diminuer ses responsabilités envers les travailleurs.

Holcim a investi dans l'industrie cimentière indienne en 2005, lorsque le gouvernement indien ouvrit les ressources du pays aux investisseurs étrangers. Depuis longtemps, les deux filiales de Holcim, ACC Jamul et Ambuja Cement, sont connues pour leurs violations des droits des travailleurs et, jusqu'à présent, Holcim n'a rien fait pour y remédier. Au contraire, la firme suisse a fait augmenter la proportion de travailleurs contractuels qui représentent maintenant 80% du personnel de l'entreprise.

Le PCSS représente les travailleurs contractuels de deux sites d'exploitation de Holcim, qui est le premier producteur de ciment en Inde. Les travailleurs contractuels sont protégés par la législation indienne et par une convention sectorielle qui interdit de les affecter aux activités de production de base et oblige de les payer au même taux que les travailleurs permanents.

Holcim India ne respecte pas ces dispositions et emploie à la fois des travailleurs contractuels et permanents à la production, mais les contractuels n'ont pas d'équipement de protection adéquat et ne reçoivent qu'un tiers du salaire de leurs collègues permanents. Leurs primes sont aussi réduites, tout comme leurs droits en matière de syndicalisation et de négociation collective.  

Les travailleurs contractuels de Holcim India ont été réprimés pour avoir tenté de s'organiser dans le syndicat démocratique PCSS, et aussi pour avoir informé la direction mondiale de Holcim des violations commises à leur égard. En fait, la majorité des membres du PCSS de Holcim sont maintenant privés de travail en raison de leur affiliation syndicale.

Les pressions venues du monde entier ont forcé Holcim à prêter attention à ces violations mais, lorsque le directeur de Holcim, Paul Hugentobler, a récemment visité ACC Jamul, les travailleurs contractuels avaient été évacués et leurs représentants avaient reçu l'interdiction de le rencontrer. Seuls participaient aux réunions des représentants du syndicat jaune OP Banchore.

La Cour suprême de Chhattisgarh a statué en faveur du PCSS et enjoint à l'entreprise de donner des contrats permanents à ces temporaires, dont certains sont employés sur la base de contrats temporaires reconduits depuis plus de 20 ans. Holcim India est allée jusqu'à contester l'arrêt de la justice indienne et à investir des sommes importantes dans des recours.

La semaine dernière, le PCSS, appuyé par l'ICEM, a eu une entrevue avec le Point de contact national de l'OCDE en Suisse dans le cadre de la procédure de plaintes pour violations des Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales.

Il a été reçu, le 13 avril, à l'OIT où la description des violations commises en Inde a suscité de vives préoccupations et des propositions quant à une action éventuelle.