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Chevron licencie des travailleurs bangladais par texto dans une campagne antisyndicale

16 mars, 2016Le géant mondial de l'énergie Chevron a licencié des travailleurs par texto, dans une stratégie d'intimidation destinée à décourager la syndicalisation.

Le Président du syndicat créé par les travailleurs de Chevron au Bangladesh, Saiful Islam, a été licencié par la direction en mai 2015 pour avoir recruté ses collègues. Il indique que ce sont maintenant 50 travailleurs qui ont été licenciés par texto, dont 8 des 12 représentants élus des travailleurs. Au lieu de lettres de licenciement officielles, ces travailleurs ont reçu des messages leur disant qu'ils étaient renvoyés.

Notre affilié, la Bangladesh Chemical, Energy and Allied Workers’ Federation (BCEF), qui soutient la création d'un syndicat chez Chevron, demande que l'entreprise réintègre ces travailleurs, transforme leur emploi en poste permanent et leur permette de créer un syndicat, conformément au code du travail du Bangladesh.  

Chevron est présent au Bangladesh depuis 10 ans, après avoir repris les activités d'Unocal. Il est le premier producteur de gaz naturel du pays ainsi que le principal investisseur étranger, et sa façon d'agir constitue un précédent de poids.

Les contrats précaires sont la règle chez Chevron, parfois depuis 20 ans. Sur ses 463 salariés directs, seuls 37 ont un contrat permanent.

Maintenir un salarié sous contrat temporaire pendant plus de trois mois est une infraction au droit du travail bangladais. L'an dernier, les travailleurs de Chevron se sont mobilisés et, réunis en assemblée générale, ils ont formé un syndicat.

Le syndicat a demandé son enregistrement et près de la moitié du personnel s'y est affiliée.

Un groupe de travailleurs ont porté leur cas devant la Cour du travail pour réclamer un statut permanent. Le syndicat s'est lui aussi adressé à la cour pour demander sa reconnaissance légale.

La direction a réagi de manière agressive, en licenciant 17 représentants des travailleurs et en faisant appel à la police et aux forces de sécurité qui ont mis les locaux du syndicat sous scellés.

IndustriALL a écrit à Chevron en septembre dernier pour protester contre cette grave violation des droits des travailleurs.

La direction n'a tenu aucun compte de cette lettre et elle poursuit sa campagne de harcèlement et d'intimidation des travailleurs. IndustriALL a écrit une nouvelle fois à Chevron aujourd'hui, 16 mars 2016, pour exprimer sa colère devant les violations constantes des droits des travailleurs et du droit du travail commises par Chevron.

Le Secrétaire général d'IndustriALL, Jyrki Raina, écrit :

"Le comportement de Chevron est scandaleux et traduit un mépris flagrant pour ses travailleurs et pour leur droit à une représentation syndicale. Nous soutenons la BCEF et demandons que Chevron réintègre les travailleurs, rende leurs emplois permanents et leur permette de créer un syndicat, conformément à la législation du travail bangladaise.