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Réunion Asie-Pacifique sur le dialogue social dans le secteur du ciment

25 juin, 2013“Cette réunion a changé ma façon de voir les choses”

Les représentants syndicaux des affiliés de IndustriALL de six pays se sont rencontrés les 17-18 juin à Bangkok, Thaïlande, pour examiner l'avenir du dialogue social dans le secteur du ciment de la région Asie-Pacifique.

Pendant deux jours, les représentants ont examiné les défis et possibilités de la mondialisation dans leur secteur. Dans toutes les entreprises de tous les pays, les travailleurs et travailleuses font face aux tentatives des employeurs de réduire les dépenses en rognant sur le coût du travail. C'est l'une des grandes questions auxquelles le secteur du ciment est confronté. Les salariés qui constituent l’élément vital ressentent de plus en plus une pression car les entreprises recherchent une main-d'œuvre contractuelle ou fournie par des agences d’emploi privées. C’est ce que font les entreprises bien que le marché dans la région Asie-Pacifique soit en plein essor avec une hausse de la demande.

La conférence avait été décidée par IndustriALL dans le cadre d’une action syndicale prioritaire dans le monde pour renforcer la puissance syndicale par des mises en réseau. La valeur des activités sectorielles dans les réseaux et du dialogue social est respectée, non seulement par les syndicats, mais également par les entreprises et les organisations patronales dans la région Asie-Pacifique.  

M. Pijig PromKaew, directeur des relations du travail de Siam City Cements (Holcim Thaïlande) a fait un exposé sur une politique de santé et de sécurité au travail. Le directeur exécutif de la confédération des employeurs de Thaïlande (ECOT) s’est adressé à la conférence, tout comme le représentant de l'OIT à Bangkok. La présence de deux observateurs du ministère thaïlandais du Travail a également été constatée avec satisfaction.

Une demande encore plus forte est prévue dans l'avenir. Les usines dans la région Asie-Pacifique sont devenues de véritables vaches à lait pour les EMN, mais ce sont encore les salariés qui subissent la pression. Les EMN pratiquent des activités antisyndicales, tout en se présentant sur leur site internet et auprès du public comme des entreprises “propres” (p.ex. en Indonésie chez Indocement/Heidelberg Cement). En réponse, les représentants syndicaux ont décidé de renforcer leurs activités de syndicalisation et d’y inclure, dans la mesure du possible, le personnel contractuel et fourni par des agences d’emploi privées.

Les syndicats présents ont décidé de se servir également des normes internationales du travail de l'OIT, de l'OCDE et d'autres instances, pour mettre fin au dumping salarial et à la “course vers la recherche du moindre coût” en ce qui concerne les conditions de travail et de vie.

En outre, les participants ont pris connaissance du document de travail de IndustriALL sur une “politique industrielle viable”. Le directeur de l'industrie des matériaux de IndustriALL, Matthias Hartwich, a déclaré:

Principalement dans le secteur du ciment où de grandes quantités de carbone sont émises en raison de la nature du processus de production, nous devons engager une discussion sur l'avenir de notre secteur. Nous avons tous besoin de ciment dans presque toutes les activités de construction, mais nous voulons optimiser le processus de production (réduction du facteur clinker, carburants de remplacement) et protéger les lieux de travail et les salariés. Nous devons donc envisager une politique industrielle viable, répondant aux besoins de l'environnement, de l'économie, tout en gardant à l'esprit les travailleurs et travailleuses.

À la fin de la conférence, le groupe de chaque pays a réalisé un plan de travail pour un proche avenir, axé surtout sur les activités de syndicalisation. Chaque plan d'action était propre à la situation dans chaque pays. Les syndicats coréens ont prévu de faire campagne pour obtenir le droit juridique de syndiquer les travailleurs et travailleuses précaires. Les syndicats indiens ont déterminé la façon d'inclure les jeunes travailleurs et travailleuses sous contrat à tous les niveaux de leurs structures. Les syndicats thaïlandais veulent lancer un nouveau programme de formation des travailleurs et travailleuses précaires, pour une meilleure prise de conscience des avantages offerts par le syndicat. Les syndicats vietnamiens prévoient de continuer à renforcer la négociation collective et les activités syndicales dans le but d'améliorer les conditions d'emploi dans le secteur. Aux Philippines, les syndicats prévoient de mener des activités de formation pour les travailleurs et travailleuses sous contrat et de faire entrer le syndicat préexistant des travailleurs sous contrat dans la fédération des syndicats du ciment.

Le porte-parole du groupe d'Indonésie a résumé en ces termes le résultat de la réunion: 

Cette réunion a changé ma façon de voir les choses. Nous allons maintenant renforcer nos activités pour syndiquer également nos travailleurs et travailleuses sous contrat dans l’usine.

Les participant(e)s qui venaient d’Inde, d’Indonésie, de Corée, des Philippines, de Thaïlande et du Viêt-nam, représentaient les syndicats de plusieurs EMN, parmi lesquelles Heidelberg Cement, Holcim et Lafarge, mais également d’entreprises locales.