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Les institutions internationales doivent soutenir la création d’emplois

22 février, 2013IndustriALL et les autres syndicats mondiaux demandent au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale et au G20 de soutenir une croissance durable et la création d’emplois, au lieu de chercher à favoriser des politiques d’austérité et de déréglementation du marché du travail qui détruisent les emplois et augmentent les inégalités.

Les syndicats accèdent plus facilement que jamais aux institutions chargées de la direction des affaires mondiales. Nous nous en servons pour préconiser énergiquement un concept syndical de changement.

Les revendications syndicales portent sur cinq domaines-clés:

  • Emplois – une reprise reposant sur l'emploi est de toute urgence indispensable pour faire sortir l'économie mondiale de la crise et créer une demande.
  • Travail décent –  les inégalités de plus en plus présentes doivent être combattues par le développement de la négociation collective, l'introduction d'un plancher de protection sociale dans chaque pays, une augmentation minimum des salaires, et en mettant fin à l'emploi précaire.
  • Réglementation financière –  ce qui a été fait pour réglementer le secteur financier n'a pas été suffisant après la dévastation causée par la crise.
  • Fiscalité équitable et progressive – il faut obliger les entreprises multinationales à payer leur part équitable d'imposition, les paradis fiscaux doivent disparaître, et une taxe sur les transactions financières internationales doit être mise en place.
  • Action climatique –  il faut qu’une volonté politique s'affirme pour empêcher une catastrophe. Il faut réduire les pollutions et réaliser une transition juste pour les travailleurs et travailleuses et les communautés. Il n'y a pas d'emplois sur une planète morte.

Les syndicats sont reconnus comme étant des acteurs sociaux essentiels du G20 dans le cadre du sommet syndical L20 réunissant les dirigeants syndicaux des pays du G20 et les syndicats mondiaux. Les syndicats sont maintenant engagés dans des réunions bilatérales avec les dirigeants de G20 dans toutes les réunions du G20 qui regroupent les plus grands pays industrialisés et en développement du monde. 

L'impact des syndicats était une réalité dans la déclaration du sommet de Los Cabos du G20 en juin 2012, qui soutenait ‘la création d'emplois de qualité et un travail décent’, signifiant par là ‘des emplois avec des droits syndicaux, une couverture de sécurité sociale et un revenu décent’. 

Depuis 2002, le mouvement syndical international a participé à un dialogue régulier et structuré avec le FMI et la Banque mondiale, par un engagement constructif tout en analysant leurs politiques d’un œil critique.

Les syndicats ont été particulièrement critiques à l’égard de la prescription unique et applicable partout du FMI portant sur une déréglementation du marché du travail. Lors des dernières consultations avec le FMI, en février 2013, les syndicats ont présenté une critique acerbe de sa politique de recommandations aux pays européens. Le FMI a constamment conseillé aux pays de démanteler la protection de sécurité d'emploi, ainsi que les négociations collectives nationales et sectorielles, comme étant l'une des principales mesures à appliquer pour surmonter la crise. Ce conseil a été appliqué sans discernement dans des pays ayant des déficits continus de leurs comptes, ainsi que dans ceux qui enregistraient des excédents, sur la base d’un programme marqué par une idéologie plutôt que sur la réalité d'une situation.

Un autre sujet perpétuel de discorde est l'indicateur sur l'emploi de la main-d'œuvre du rapport ‘Doing Business’ de la Banque mondiale, pour justifier et encourager une déréglementation encore plus forte du marché du travail. En réponse à une pression du mouvement syndical, la Banque mondiale a retiré son indicateur, bien que l’on ait la preuve qu'il exerce encore une influence sur la politique de la Banque.

Sur un plan plus positif, l’intérêt porté aux emplois dans le Rapport 2013 de la Banque sur le développement dans le monde devrait l’encourager à placer la pérennité du travail décent au centre de ses stratégies de développement. Elle a également réalisé des progrès en adoptant finalement une protection des normes de travail dans tous les projets de la Banque mondiale.

Aux côtés d'autres syndicats mondiaux, IndustriALL va continuer d'utiliser toutes les voies permettant d'exercer une influence politique pour continuer de faire pression sur le G20, le FMI et la Banque mondiale. Ces institutions internationales doivent promouvoir des politiques qui garantissent la justice sociale pour tous les citoyens et citoyennes.